[dropcap]O[/dropcap]nze chapitres égrènent la fantastique histoire d’Abaddon de Koren Shadmi, initialement parue en deux tomes chez Ici Même Éditions et qui vient de faire l’objet d’une belle édition en un seul volume.
Format à l’italienne, graphisme soigné, palette de couleurs vertes marquées par les traits rouge-orange des personnages… Sur la forme, l’ouvrage ne peut laisser indifférent. Sur le fond non plus ! En cherchant une issue pour échapper aux coins et recoins de l’immeuble où il a atterri, le dénommé Ter ne fait que s’enfoncer un peu plus dans les méandres d’un univers qui tourne en boucle et n’apporte aucune réponse à ses questions. C’est flippant, étonnant et addictif.
Qu’on se le dise, Abaddon n’est pas un nom pris au hasard pour décrire le monde parallèle dans lequel évoluent Ter et consorts. En effet, il apparaît pour la première fois dans l’Apocalypse de Jean, livre biblique où nous apprenons qu’il est synonyme de destruction, de ruine et de perdition. À la tête des anges déchus, il a pour mission de torturer la terre et de tourmenter l’humanité.
Mission remplie si l’on s’en tient à ce que vit le héros de notre histoire : bardé d’un pansement sur le crâne, Ter frappe un jour à la porte d’un appartement pour le visiter. Il y est chaleureusement accueilli par la très en forme Bet, ainsi que par les sympathiques Vic et Shel.
En un tour de clef ou presque, l’affaire est conclue : Ter, qui ne se souvient plus de son prénom complet, choisit de poser ses valises dans cette colocation. Mais il ne lui faut pas longtemps pour réaliser que Bet est une séductrice pour le moins dangereuse, que Vic est un jaloux maladif et que Shel est capable de se mettre dans une rage folle si l’on jour des tours à son chat. C’est vous dire si sa colère va atteindre des sommets lorsque Vic décide de passer le minou au broyeur…
Un verre de lait et un trou noir plus tard, notre héros malgré lui tente d’échapper à l’engrenage infernal en prenant la porte de sortie. Sauf que de sortie, il n’y a point. La porte n’a pas de serrure et, derrière les rideaux de la fenêtre, a été monté un mur de parpaings. Plus étrange encore, un liquide orange et visqueux sort de plusieurs conduits et tuyaux. Avantage : on peut s’en servir pour faire quelques modelages et l’utiliser pour s’alimenter. Inconvénient : le truc a un drôle de goût et, tout compte fait, c’est pas normal !
À l’image du sang qui coule dans les veines, ce « drôle » de liquide va relier tous les personnages entre eux. Car en dehors de la colocation, il y a une vie dont Ter va finalement découvrir l’existence. Entre deux flashbacks qui le ramènent à la guerre et aux combats qu’il a menés, il fait ainsi la rencontre d’une femme bodybuildée aux pecs de malade, de Hank et de son épouse Z (qui adorent se détendre avec des punaises de lit) et de bien d’autres fantômes !
Héros et médaillé de guerre malgré lui, l’ange déchu qu’est Ter va en voir de toutes les couleurs, jusqu’à l’extinction finale. Barré, mais super bien construit, Abaddon invite à l’abandon de son passé tout en ne cessant de nous inviter à plonger dedans. Une vraie BD illusionniste et, à l’époque de sa première sortie, le signe d’une collaboration qui allait s’avérer fructueuse entre l’auteur et l’éditeur, avec la sortie de 5 autres albums (dont Bionique, paru en 2018).
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Abaddon – L’intégrale de Koren Shadmi
Ici Même Éditions – avril 2021
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Image bandeau : Couverture de l’album