Watchmen
9 épisodes – 60 minutes
créateur : Damon Lindelof
production : HBO
distribution : Regina King, Don Johnson, Jeremy Irons, Yahya Abdul-Mateen II, Frances Fisher, Louis Gossett Jr.
Diffusée à partir du 20 octobre 2019 sur HBO et dès le lendemain en US+24 sur OCS
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[dropcap]V[/dropcap]oilà sûrement la plus attendue de toutes les séries de la rentrée. Monument de chez DC comics, vénéré et envié pour son parti pris extrême et sombre, Watchmen n’est PAS un comic book de super héros comme les autres.
Autant dire que la série prend allègrement son pas d’étrangeté, quitte à nous perdre totalement dans les codes de genre.
À la différence du film de 2009 qui était fidèle au récit original, dans une Amérique de 1985 présidée encore par Nixon et dans laquelle les super héros sont interdits par la loi après avoir été les gardiens de la démocratie mondiale, Damon Lindelof a préféré un chemin bien différent, voire même du hors piste qui va en laisser quelques-uns sur le bas-côté.
Toute la mise en place de l’arc narratif de cette série prend ses racines au cœur d’une nuit sanglante de l’été 1921 pendant laquelle les suprémacistes blancs ont attaqué la communauté noire de la ville de Tulsa.
Changement de lieu, de thématique et d’époque aussi, plus contemporaine, puisqu’on retrouve notre héroïne Sister Night (Regina King) quasiment cent ans plus tard, en 2019. De son vrai nom Angela Abar, elle est cette ancienne flic afro-américaine devenue boulangère au fournil le jour et héroïne masquée à la matraque la nuit. Sister Night aide la police et entretient une relation toute particulière avec son chef Judd Crawford (Don Johnson), loin d’être un modèle de probité.
Damon Lindelof, illustre créateur de Lost et The Leftovers prend ici la décision de chausser plusieurs casquettes de genre, et comme dans tout ce qu’il a pu fabriquer jusqu’ici, jamais dans la simplicité. L’Amérique de Trump est dans son collimateur, le résultat de son administration depuis trois ans et l’augmentation des tensions raciales depuis son arrivée, tout cela est au centre des Watchmen version Lindelof.
Alors… soyez prévenus, fans de la première heure, cette version-là n’est pas une adaptation classique, mais à la fois une relecture et une séquelle du comics.
Quant à ceux qui ne connaîtraient pas l’histoire originale, attendez-vous à un récit loin d’être facile, bourré de pièges et de personnages loin, très loin d’être de simples héros.
La question reste posée : Quis custodiet ipsos custodes? (Mais qui gardera ces gardiens ?)