[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]C[/mks_dropcap]’est avec quelques mois de retard que j’évoque le dernier album d’Aluk Todolo. Il faut dire que si je ne me prétends spécialiste de rien, je m’avance un peu en me revendiquant amateur de tout. Aluk Todolo est une formation française, un trio parisien qui a sorti son premier album en 2007, donnant dans le métal mais qui, paradoxalement, s’en démarque avec agilité. En effet, leur musique doit autant au Black Métal qu’au psyché ou au Krautrock. Leur nom vient d’une région d’Indonésie, et leur univers est maîtrisé de bout en bout. Par exemple, leurs concerts sont éclairés par une ampoule unique, reliée au signal de la guitare, renforçant ainsi ce sentiment d’angoisse agressive permanente. Un chaos au milieu de l’obscurité. De leur propre aveu, ils jouent de l’Occult Rock, mais peu importe le catalogue, le raz-de-marée est surpuissant. Si certains pourraient rédiger cette bafouille mieux que moi ne serait-ce que pour évoquer les références et les genres abordés dans ce disque foisonnant, je n’en reste pas moins fasciné par la densité de cette galette qui bastonne du début à la fin.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]D[/mks_dropcap]ès l’introduction, la musique vous saute à la gorge. Ce doux mélange entre un métal éloigné des carcans habituels et un post-rock apocalyptique qui nous libère enfin de l’emprise de Glasgow, vous donne des sueurs froides sans même vous obliger à bouger de votre canapé mais vous déchaussant quelques molaires au passage. Pas une seconde de répit pour cette musique intense où la basse ronfle à une vitesse improbable sous les riffs impitoyables et protéiformes. Cette perte de repères permanente a de quoi vous déboussoler et en quarante minutes Aluk Todolo vous épuise pour la semaine. Les titres s’enchaînent sans discontinuer, désolant votre intérieur sans la moindre accroche, alors que l’ensemble de ces plages instrumentales vous emmène au pays des songes cauchemardesques infinis.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]a qualité première de cette musique oppressante est de vous tenir en haleine comme dans ces films d’horreur qui vous malmènent et vous incitent à allumer toutes les lumières une fois la dernière image passée. Les couleurs anthracites étalées sur les murs sonores de cette cage qui se referme peu à peu n’en finissent pas de se répandre. La tension permanente qui hurle à la mort vous use petit à petit et au final vous laisse sans voix.
Sortie le 5 Février Dernier chez The Ajna Offensive