
Andrea Laszlo De Simone
Una Lunghissima Ombra
Alors que l’année 2025 arrive bientôt à son terme, on se souviendra longtemps qu’elle a été merveilleusement accompagnée par les extraordinaires chansons d’Andrea Laszlo De Simone, à commencer par Un Momento Migliore dévoilé le jour de l’an. La suite fut tout aussi belle, La Notte, Quando jusqu’à atteindre son apogée mi octobre avec la sortie de son 3ème album, Una Lunghissima Ombra.
Ancien batteur de Nadàr Solo, le génial turinois à moustache vient ainsi compléter une discographie aussi parfaite que rare, débutée en 2012 avec un Ecce Omo prometteur mais très vite surpassé 5 ans plus tard par le très grand Uomo Donna puis par l’EP Immensità, qui le fit connaître par le plus grand nombre et amena le réalisateur Thomas Cailley à le solliciter pour composer la bande originale du Règne Animal, qui lui valut d’ailleurs un César.
Dans la même lignée que Uomo Donna, Una Lunghissima Ombra est un disque immense dans tous les sens du terme, 17 titres, plus d’une heure de musique, qui naviguera entre pop baroque et chansons italiennes, avec quelques touches électroniques et expérimentales ici ou là.
C’est un disque à la fois spectaculaire et modeste, comme si Andrea Laszlo De Simone se confrontait au monde de son home studio, des rêves de grandeur plein les yeux tout en restant interrogatif et inquiet sur l’état des lieux. C’est un travail d’orfèvre qui s’offre à nous, les cuivres et les cordes sont comme de la dentelle et illuminent des morceaux comme Ricordo Tatile, Pienamente ou le bouleversant Planando Sui Del Sole.
Commençant par un sombre et étrange Il Buio, entrecoupé de courtes séquences expérimentales et cinématographiques (Neon, Diffrazione, Spiragli), prenant un tour franchement électro-dance sur l’entrainant Non E Reale, Una Lunghissima Ombra n’en demeure pas moins comme une somptueuse collection de chansons à la fois angéliques et familières; Andrea Laszlo De Simone tutoie les anges tout en les invitant à sa table auprès de sa famille (Per Te).
On aura bien des difficultés à trouver plus beau disque cette année qu’Una Lunghissima Ombra, une ombre gigantesque qui paradoxalement brille de mille feux comme la plus belle des étoiles au milieu de la nuit, contribuant elle aussi à faire d’Andrea Laszlo De Simone, un artiste génial.



