[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]P[/mks_dropcap]arquet Courts est un groupe remarquable. Au moment où vous posez n’importe lequel de leurs disques sur la platine, vous reconnaissez toute suite la touche New-Yorkaise qui a fait la réputation musicale de la ville il y a quelques décennies, de Lou Reed aux Ramones. Et tant pis si les membres du groupe sont originaires de Denton, TX, ou Boston, MA.
Intéressons-nous ici au cas d’Andrew Savage, celui qui se partage le leadership du groupe de Brooklyn avec Austin Brown.
Thawing Dawn est son premier album solo, qu’il utilise pour explorer d’autres horizons que ceux qu’il fréquente habituellement. Presque entièrement départi de ses oripeaux Punk-Rock, si l’on excepte Eyeballs, que l’on jurerait sorti d’un album de Parquay Quarts, le groupe jumeau récréatif de Parquet Courts, il retourne vers ses racines Texanes en incorporant la Pedal Steel de Jon Catfish DeLorme (Psychic TV) dans des balades crépusculaires, en témoignent les très réussies Buffalo Calf Road Woman et Phantom Limbo.
Le temps d’une chevauchée fantastique, il nous emmène à grandes enjambées vers le Far West par la grâce de Winter In The South, morceau country très classe souligné par le saxophone de Jeff Tobias (Sunwatchers). Ce ne sont d’ailleurs pas les seules collaborations marquantes puisque, en plus des deux musiciens cités plus haut, l’album accueille en son sein des gens comme Jack Cooper d’Ultimate Painting, Jarvis Taveniere et Aaron Neveu de Woods entre-autres.
https://www.youtube.com/watch?v=9EIZ1i5P5q4
Andrew Savage arrive aussi à mettre une charge émotionnelle dans des chansons dénuées de tout artifice, rien qu’avec un clavier, une voix et un tambour tout en retenue comme sur le très beau Wild, Wild, Wild Horses, ou encore en nous rappelant au bon souvenir d’Evan Dando et de ses Lemonheads sur Indian Style. Et comme tout bon album possède son climax, celui-ci ne déroge pas à la règle : Ladies From Houston aurait pu être écrit par Leonard Cohen, c’est vous dire le niveau affiché ici.
Andrew Savage nous offre un album plutôt rustique où le chaos s’invite parfois sans arriver à prendre le contrôle d’un album qui est une des bonnes surprises de cet automne.
Le hic, c’est que vous ne pourrez pas vous le procurer en CD, l’album n’étant sorti que digitalement ou en vinyle à un prix allant du cher au prohibitif, histoire de nous rappeler que le foutage de gueule n’a pas de prix.
Dommage.
Andrew Savage, Thawing Dawn, depuis le 13 octobre chez Dull Tools.