[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#a04823″]L[/mks_dropcap]e projet de Benoit Galibert est de prendre en photo les bureaux des écrivains.
Ses photographies sont des natures mortes et il faut les décrypter comme telles.
Elles n’appellent pas à la vénération et à l’idolâtrie vis-à-vis des écrivains contemporains et ne sont pas des clichés académiques plaçant pour l’éternité ces figures.
Dans chaque numéro, un texte accompagne la photographie sans qu’il en soit la description.
Les auteurs y abordent ce qu’évoque en eux le travail de Benoit Galibert.
Inutile d’analyser en profondeur son travail, Natacha Pugnet l’a fait avec brio dans le premier numéro avec une photographie du bureau de Jean-Philippe Toussaint.
Le numéro se présente comme une affiche pliée où l’on trouve au recto la présentation et le texte et au verso la photographie en grand format. Libre à nous de découvrir la photographie avant le texte, mais il est assez réjouissant que résonne ce que l’on a lu lors de la découverte de l’image.
Ce qui frappe quand on regarde les photographies de Benoit Galibert est justement ce que l’on ne voit pas.
L’absence de l’écrivain dans son bureau donne un intérêt à déceler ce qui fait la particularité de celui-ci.
On tente de voir ce qu’il y a de vivant dans ces éléments d’aménagement et de bureautique.
Par exemple dans le bureau de Nathalie Quintane la télévision placée devant un canapé en cuir ou les écrits punaisés sur le mur du bureau de Valère Novarina.
Pour le moment, il y a trois numéros d’Au lieu d’écrire.
Le premier concerne Jean-Philippe Toussaint avec un texte de Natacha Pugnet, le second Nathalie Quintane avec un texte de Cyrille Martinez et le troisième Valère Novarina avec un texte d’Antoine Mouton.
Une exposition de toute la série d’Au lieu d’écrire se tiendra à la villa Yourcenar à 40 kilomètres de Lille (59) du 5 mai au 23 juin 2019.