[dropcap]B[/dropcap]arbara Kingsolver a choisi de situer son récit dans deux époques en mutation. La première en pleine révolution scientifique et darwinienne, la deuxième remettant en cause notre système ultra libéral et destructeur de l’environnement.
Willa, 50 ans, mariée, 2 enfants et Thatcher, tout juste marié et encore dans la force de la jeunesse, ont en commun une maison située à la même adresse. Thatcher y emménage en 1871 et Willa en 2016. Élément clé du récit, cette maison sur le point de s’effondrer, sert en quelque sorte de révélateur pour les deux personnages et les amène à se demander si ils ont fait et font encore les bons choix.
Deux autres personnages, Mary Treat, scientifique reconnue et voisine de Thatcher, et Tig, fille de Willa soucieuse de l’environnement et de l’humain vont les accompagner dans leur questionnement en choisissant de vivre d’une manière différente. L’alternance par chapitre renforce la mise en parallèle des deux récits.
Willa n’aurait pas su expliquer pourquoi elle désirait si ardemment habiter la vie d’une autre femme. ça ne figurait pas dans sa liste des cent choses à faire avant de mourir-parcourir les Pine Barrens en toute saison,ou comparer ses notes sur les créatures des étangs avec Charles Darwin-mais ça valait mille fois mieux que de se battre avec sa compagnie d’assurances.Barbara Kingsolver
« Willa (ou Thatcher), c’est moi », je peux le dire et vous pourriez le dire aussi, nous qui tentons jour après jour de rester dans le bateau, par peur de rester à quai. Que sommes nous finalement, sinon la somme de nos choix ? Comment et pourquoi fait-on ceux là ? Où se situe notre libre arbitre ?
Ce livre ne prétend pas répondre à ces questions mais ouvre en quelque sorte un champ des possibles, découvre nos vies en les exposant aux turbulences des changements de notre époque. C’est aussi une ode à la jeunesse et à celles et ceux qui n’ont pas peur d’affronter leur époque et ses conservatismes.
Barbara Kingsolver n’est ni pessimiste, ni optimiste, ni fataliste. Elle dit que nous sommes des êtres humains, que notre existence, même si elle ne parait pas grand chose au regard de l’univers, n’est ni anodine, ni transparente et que notre influence sur l’ environnement, la biodiversité, la tolérance est plus que jamais une partie de notre condition humaine.
Un des meilleurs romans d’une auteure passionnante et engagée, je ne saurais trop vous recommander la lecture de ses précédents opus : des cochons au paradis, l’arbre aux haricots, les yeux dans les arbres…. Tous ses récits mêlant l’humain, la famille, la nature et leurs innombrables interactions et dépendances.
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Des vies à découvert de Barbara Kingsolver
traduit par Martine Aubert (Anglais-Etats Unis)
Éditions Rivages, août 2020
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Image bandeau : Photo by Scott Webb on Unsplash