Erlendur Sveinsson le policier dont Arnaldur Indridason conte les aventures depuis plusieurs livres est de retour. Les nuits de Reykjavik sorti en 2012 sont traduites une nouvelle fois par Eric Boury aux éditions Métailié.
De retour mais un retour en arrière. En effet, l’auteur se concentre sur les débuts de son héros. Erlendur n’est encore qu’un petit policier de proximité qui fait de simples rondes de nuit dans Reykjavik, s’occupe du vandalisme courant, de mari qui batte leur femme, de clochards qui dorment dans les rues et qu’il faut aider.
Petit policier certes, mais policier curieux dans l’âme.
Un homme, SDF, qu’il suivait depuis quelques mois, meurt noyé. Circonstances étranges selon Erlendur mais pas selon ses collègues qui s’empressent de classer l’affaire en noyade. La police a préféré se concentrer sur la disparition inquiétante le même week-end d’une femme de « bonne famille ».
Le livre s’écoule ainsi. Sans heurts, sans envolées dans un style clinique, petits chapitres avec beaucoup de dialogues.
Indridason expose l’enquête, les doutes mais aussi les rondes banales et inutiles dans les nuits froides. Il revient sur le passé de son héros, sur qui il est, ce qui le tient et le fait couler parfois.
C’est dans d’infimes détails que se cache un des grands intérêts du livre : la personnalité de ce singulier Erlendur Sveinsson. Homme froid, qui ne vit quasiment que pour son métier, qui aime le jazz mais pas la compagnie. Homme qui s’interroge sur lui-même, son devenir et sur la société dans laquelle il vit.
Les passages avec sa petite amie sont révélateurs du personnage. Froid comme les nuits de Reykjavik.
Reykjavik, l’autre grand personnage du livre, presque le sujet central.
Indridason décrit parfaitement bien les patrouilles de nuit, où l’ennui pointe et le froid agrippe les gens, les rues désertes, les friches industrielles où se déroulent des drames qu’on voudrait étouffer.
Cette première enquête d’Erlendur Sveinsson vaut le détour pour les fans du policier Erlendur mais aussi pour ceux qui ne le connaissent pas encore.
Les Nuits de Reykjavik, de Arnaldur Indridason traduit par Eric Boury, paru aux Editions Metailié, Février 2015.
Je l’ai trouvé faiblard.