Il est revenu le temps du bon vieux western, sale et sans morale. Bienvenue à Dead Indian Peak, théâtre d’une rencontre explosive entre un ramassis de salauds et trois survivantes. Bienvenue dans l’ouest américain, revisité par Roger Seiter (scénario) et Chris Régnault (dessins), les 2 auteurs de Leave them alone (Grand Angle).
Pas moins de 154 planches rythment cette histoire complète, qui prend parfois des airs de cinémascope. Il suffit de commencer la lecture des premières pages de Leave them alone, dont l’histoire est située en Arizona, en 1874, pour s’en convaincre. La scène d’ouverture, parfaitement maîtrisée et qui alterne plans larges et plans serrés, vous happe d’emblée.


Donc, il était une fois… des voyageurs attaqués par des bandits et des pillards, pour qui les femmes encore vivantes sont avant tout des proies faciles. Cruels et sans pitié, abreuvés de sexe et d’argent, ces gars-là, sans foi ni loi, deviennent bientôt l’objet d’une traque. Ce n’est pas que leur sort inquiète tant que ça les notables du coin. C’est surtout que les billets volés, qui ne profitent qu’à quelques poches seulement, mettent en émoi les représentants du pouvoir et de l’économie locale.
Ces derniers échafaudent alors un plan qui consiste à rendre inviolable la malle au trésor transportée par diligence depuis la ville de Flagstaff jusqu’à celle de Sedona, via le relais de Dead Indian Peak, tenu par Marian Potter et sa petite fille Elfie. Mais, comme dans tout bon western qui se respecte, ça va flinguer à tout va et rien ne va vraiment se passer comme prévu.


Au milieu du bazar : une femme qui s’appelle Mattie et qui essaie d’échapper à sa condition de prostituée et à la violence de son patron ; et un homme, dénommé Lew, qui lui vient en aide. Loup solitaire au parcours tragique, celui-ci va essayer de se frayer un honorable chemin dans cette période particulièrement trouble.
Un chasseur navajo, une montre en or, une Winchester modèle 1873… Les ingrédients de Leave them alone sont aussi nombreux que interconnectés entre eux. De quoi savourer l’album, nourri de sensations fortes. Bloody hell !



