Hier soir j’ai vu une comédienne.
Je l’avoue, les monologues ne sont pas ce qui m’enchantent le plus au théâtre. Ou alors il faut vraiment que le comédien soit au top. C’était le cas hier soir. Une histoire de mafieux, d’overdose, d’inceste et d’art. Ciara tente d’échapper à son destin familial à travers Belisama, sa galerie d’art. Mais alors qu’elle apparaît d’abord comme une jeune femme ayant eu une enfance dorée, nous nous laissons entraîner dans une histoire de vie sombre, tortueuse, malsaine… Car pour en arriver là, Ciara en a vu des choses pas clean. Et ce n’est pas fini.
Sa manière de détailler chaque lieu, chaque personnage nous dresse le portrait d’une société telle qu’on se l’imagine dans les polars. Parfois, le personnage nous interpelle : elle s’appelle Audrey. Quel genre de femme peut être une Audrey ? Puis arrive une avalanche de détails : lèvres pincées, cheveux bruns, courts, trop courts… Rendant ainsi les personnages bien réels.
La salle était loin d’être remplie mais le public était bien présent, réagissant différemment aux mimiques de Ciara qui ponctuent la pièce. Car l’actrice, pas bien grande, s’approprie tout l’espace scénique pourtant épuré. J’étais au deuxième rang et j’ai savouré chaque seconde, prise dans le récit du personnage. Ni trop long ni trop court, ce monologue a remis en place mes à priori.
Lucie Cossais, je n’ai pas eu l’occasion de te le dire hier alors je te l’écris aujourd’hui : Bravo !
Merci au Collectif Bellavieza pour toutes les photos du FUN 21 Festival.