[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L'[/mks_dropcap]épatant label Earth Recordings (Steve Warner, Jackson C. Frank, Howard Eynon…) continue d’explorer la pléthorique discographie de Bert Jansch pour en exhumer les plus belles pépites.
2015 a ainsi vu la réédition de Live At The 12 Bar et Moonshine. 2016 enchaîne par la superbe ressortie d’Avocet, son 12ème album, que d’aucun considère comme le tout meilleur du légendaire musicien écossais.
Avocet est initialement paru en 1979, enregistré l’année précédente au Danemark dans les studios de Sweet Silence à Copenhague, en compagnie de son ancien compère et bassiste de Pentangle, Danny Thompson ainsi que Martin Jenkins, qui joue ici de la flûte, de la mandocelle et du violon.
La version 2016 a été remasterisée à partir des bandes originales et se voit décliner en CD et surtout en Vinyle accompagnée de superbes lithographies qu’on doit à l’illustratrice Hannah Alice.
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]B[/mks_dropcap]ert Jansch est né en 1943 à Glasgow, il apprend la guitare auprès d’une autre légende de la guitare folk, Davey Graham, découvre l’alcool et la drogue et enregistre son premier disque en 1965.
Il se lie d’amitié avec John Renbourn pour une étroite collaboration qui les emmènera à créer Pentangle en 1967 après un splendide Bert and John en 1966. Pentangle fut la période la plus riche en succès pour Bert Jansch mais des égos surdimensionnés et une vie dissolue de rock star entrainèrent l’explosion du groupe en 1973, avant de repartir quelques années à la fin des années 80.
Après la séparation de Pentangle, Bert Jansch reprit sa carrière solo sans discontinuer jusqu’au final et émouvant Black Swan sorti en 2006, soit 25 albums en tout et pour tout.
Il décède d’un cancer des poumons en 2011. Parmi les musiciens qui ont clairement reconnu son influence, on peut citer Neil Young, Jimmy Page, Nick Drake mais aussi Johnny Marr ou encore Graham Coxon.
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]yant déjà démontré son amour de la nature en général et des oiseaux en particulier, après avoir par exemple enregistré avec la grande Shirley Collins un single au profit de la Société Royale de la Protection des Oiseaux, Bert Jansch leur consacre Avocet.
En effet, Avocet (Avocette) comporte 6 morceaux, portant tous le nom d’un oiseau, je vous les cite tous, moi qui n’y connais rien, histoire de parfaire mon anglais et de me la jouer ornithologue :
Après notre jolie Avocette, c’est au tour du vanneau (Lapwing), du butor (Bittern), du martin-pêcheur (Kingfisher) et du balbuzard (Osprey) de pointer le bout de leurs becs avant de finir avec la mouette tridactyle (Kittiwake). Pour les amateurs de volatiles, prière de me corriger dans les commentaires, on fait ce qu’on peut, déjà que j’ai du mal reconnaitre un rouge-gorge d’un moineau…
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]vocet est entièrement instrumental, court avec un premier morceau magistral qui fait près de la moitié du disque. Avocet, le morceau, inspiré par le traditionnel The Cuckoo, est en effet une longue pièce de 18 minutes, échange magnifique entre basse et guitare à la fois ambitieux et simple, soutenu par un violon pastoral. On se ballade ainsi entre folk, jazz et musique classique et c’est tout bonnement divin.
La suite n’est pas mal non plus, c’est le moins qu’on puisse écrire, de l’hypnotique piano de Lawping au folk traditionnel de Kittiwake, en passant par le quasi expérimental Bittern. Avocet est un superbe album, l’un des plus beaux de Bert Jansch et cette nouvelle édition est tout simplement somptueuse.
L’album est sorti aujourd’hui chez Earth recordings.