Karl Hyde, moitiée de Underworld n’a pas réussi à se décider pour choisir son titre préféré de Bowie. C’est plutôt un album qui l’a marqué tant il a été décisif pour la suite de sa carrière.
Underworld : “Low”
Karl Hyde : C’est quasiment impossible car son œuvre forme un tout. Par contre un de ses albums, “Low” a eu un impact énorme sur moi. Découvrir “Space Oddity” enfant puis “Ziggy Stardust” adolescent était déjà fantastique. Ziggy est le personnage le plus iconique ayant jamais existé. Je suis prêt à en débattre pendant des heures pour convaincre ceux qui me disent le contraire. Il a changé de personnage à plusieurs reprises par la suite avant de soudainement s’effacer complètement derrière sa musique et de sortir “Low”. Bowie était donc capable de mettre son ego de côté. Ça a été un tel choc pour moi ! Il fallait de plus oser dans ce cadre sortir un album composé en partie d’instrumentaux qui semblent à moitié achevés, de sons de voix étranges. Son message revenait à dire que l’ego au bout d’un moment t’empêche d’aller plus loin en termes de créativité, et que si tu le mets à la poubelle d’autres possibilités s’ouvrent à toi. Cet album m’a déçu à la première écoute, puis rapidement je me suis rappelé que l’on ne pouvait pas avoir trop d’attentes avec Bowie, qu’il avait toujours un temps d’avance. Il faut s’attendre à ne rien attendre (rire). Deux ans après sa sortie, j’ai rencontré Rick et c’est un disque qui nous a aidés à nous rapprocher. Nous l’écoutions ensemble en permanence. Au début des années quatre vingt dix, j’étais dans une impasse, car il n’y avait aucun avenir pour un chanteur dans un groupe tel que le nôtre. Les gens voulaient de la musique électronique basée sur des samples avec une voix de diva qui disait “Baby I love you”. C’est à cette période que je me suis souvenu de cet album et que je me suis dit : “Pourquoi ne pas mettre la section rythmique en avant, quitte à m’effacer un peu derrière elle”. Sur scène nous avons mis la section rythmique sur le devant de la scène, et moi derrière. Elle guidait ma performance, et mon objectif était d’améliorer leurs rythmes. Sans “Low”, il n’y aurait pas eu d’Underworld tel que tu le connais aujourd’hui.
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