Hypnose, anachronisme, banane, désert, et phénomènes, tout un programme dans cette vingtième sélection transversale de chroniqueurs acharnés !
Yaron Herman – Y
Vous allez me dire que le jazz est une musique élitiste… Erreur ! Si je devais vous en convaincre, il n’y aurait pas mieux que l’écoute de cet album à paraître chez Blue Note le 17 mars prochain. Le virtuose franco-israélien parvient une nouvelle fois à élargir la passerelle qui relie ces relectures pop-rock (allant de Britney Spears à Nirvana) à une étonnante discipline pianistique marquée par un goût pour la vivacité d’exécution. Pas surprenant donc de le retrouver en compagnie de Matthieu Chedid pour une séance d’hypnose dont l’inclinaison nous invite à voguer sur des Saisons Contradictoires. Cette collaboration n’est pas la seule (nous retrouvons aussi dans les crédits Dream Koala, Hugh Coltman ou Bastien Burger, bassiste du groupe The Dø).
Néanmoins, Yaron Herman ne se cantonne pas avec Y au simple catalogue de featuring, et administre une véritable personnalisation moderne du style, quelque part entre les ambiances enfumées d’un bar intimement sombre et une salle de spectacle destinée à un récital pour un plus large public. À ce titre, le musicien n’hésite pas à user d’arrangements électroniques, voire fantasmagoriques, pour agrémenter, d’une belle fraicheur, une œuvre nouvelle loin d’être enracinée dans des dribbles académiques, mais qui aura le grand mérite de rendre bien vivantes toutes les compositions du disque. Bref, une galette recommandable autant pour les initiés que pour les profanes.
Ivlo Dark
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VAGUE – In the Meantime
La guitare, c’est la guitare électrique qui, dès les premières notes, vous emporte. Un riff élégant, entêtant ; puis la batterie, saccadée, impétueuse, à laquelle viennent s’ajouter deux autres guitares ainsi qu’une voix pleine d’intensité. Le premier morceau nommé Vacation ouvre un album simplement brillant.
VAGUE nous vient de Vienne. Avec In the Meantime, les cinq autrichiens s’affirment déjà comme le parfait mélange entre Echo and the Bunnymen et Tame Impala. Sorte de new wave solaire et mélancolique, les dix morceaux oscillent entre rock psyché, pop et post-punk, avec une mention spéciale pour les magnifiques You Know it’s There et Collisions.
Malgré les influences très années 80, le disque n’a rien de démodé, bien au contraire ! À la fois brûlant et racé, In the Meantime se déguste comme un classique de la cuisine que l’on aurait bien pimenté !
Sorti chez Siluh Records depuis le 22 Avril 2016.
Camille Locatelli
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King Gizzard And The Lizard Wizard – Flying Microtonal Banana
En passe de devenir plus prolixes que les déjà terriblement prolifiques Thee Oh Sees, avec lesquels ils partagent un goût certain pour les matières soniques, ce n’est pas moins de cinq albums que les Australiens de King Gizzard And The Lizard Wizard comptent nous offrir dans le courant de l’année 2017. Le premier d’entre-eux, Flying Microtonal Banana, reprend les choses où elles s’étaient arrêtées avec le précédent, Nonagon Infinity, à savoir un Rock Psyché Garage parfois aventureux.
À l’instar d’un groupe comme Goat, autres cintrés notoires en provenance de Suède, ils intègrent des sonorités plus exotiques, en l’occurrence orientales, à leur répertoire. Bon disque, même si la surprise ne joue plus vraiment. L’album est sorti chez ATO depuis le 24 février.
Davcom
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Duke Garwood – Garden Of Ashes
Mine de rien, sans faire de bruit, Duke Garwood s’invite avec bonheur dans la sarabande dédiée au Desert Rock, terrain déjà bien occupé par des gens comme Howe Gelb et son groupe Giant Sand, ou encore Mark Lanegan, avec lequel il avait collaboré en 2013 sur l’album Black Pudding. Ce qui est plutôt atypique, c’est que Garwood est Anglais et pas Américain, au contraire de son Blues lunaire propice aux grands espaces terriblement ensoleillés. Sa musique hypnotique lévite à quelques mètres au-dessus du sol et invite aux voyages nocturnes et immobiles, immobile comme le serpent qui attend sous son rocher que le soleil darde enfin ses rayons sur lui.
Il y a une impression de profondeur dans cette musique, somme toute répétitive, qui incite au respect absolu du silence alentours.
Fait remarquable, il arrive à faire encore mieux avec ce Garden Of Ashes que sur Heavy Love qui était déjà excellent.
Très prenant.
Chez Heavenly Recordings.
Davcom
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Jambinai – Differance
Pour vous rafraîchir la mémoire, je vous parlais il y a quelques mois, avec enthousiasme, de la sensation Jambinai, groupe coréen mariant le post-rock sauvage et l’utilisation d’instruments traditionnels. Le résultat m’avait mis une grosse baffe, au point de considérer A Hermitage comme l’un des disques les plus marquants du millésime 2016.
Le fameux label Bella Union qui héberge notre phénoménal trio a pris l’initiative de rééditer (et cette fois-ci hors de son pays d’origine) leur premier opus intitulé Differance. C’est donc un léger coup dans le rétroviseur qui nous attend depuis le 24 Février, grâce à cette très bonne idée pour celles et ceux qui, comme moi, en demandent toujours un peu plus. La trame est la même et serait, par moment même, encore plus radicale dans son exécution.
Impossible de ne pas déguster les déflagrations aux allures de mastodontes. La puissance de feu réalisée en 2012 permet de comprendre le cheminement entre le percutant « bruitisme » et l’enracinement ancestral d’une suite que nous connaissons déjà (si ce n’est pas le cas cher lecteur, il faudra y remédier en t’octroyant les deux galettes)… Mentions spéciales pour les chocs de Hand of Redemption, mais surtout le magnifique Connection qui ferme la marche. Hautement recommandé par votre serviteur !
Ivlo Dark
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