[dropcap]L[/dropcap]’affiche plus qu’alléchante de la troisième édition du festival Check In Party nous a fait débarquer dans la campagne verte et luxuriante creusoise, plus précisément à l’aérodrome de Saint-Laurent, une petite ville proche de Guéret, les 19 et 20 août. Beaucoup de projecteurs étaient braqués le même week-end sur sa grande sœur malouine, La Route du Rock, et pourtant Check In Party prouvera plus d’une fois pendant ces deux jours qu’il n’a rien à envier à son illustre aînée. En effet, ce voyage en terre inconnue pour nous, excitant a priori sur le papier, dépassera largement nos attentes avec ce cocktail irrésistible de rock sous toutes ses formes et d’électro.
Le premier soir, vendredi 19 août, notre appétit s’est sévèrement ouvert avec la performance de La Jungle, duo belge, qui a confirmé tout le bien que l’on pensait d’eux lors de leur venue quelques semaines plus tôt au Transbordeur lyonnais. Leur rock sauvage et barré nous a mis en orbite illico. Si vous ne les avez pas encore vu sur scène, foncez mais gaffe, leur performance ne vous laissera pas indemne.
Un peu plus tard, nos british chéris Shame ont poursuivi leur sans-faute en nous livrant un set parfait comme toujours, canaille et énergique. Charlie Steen est le vraiment mec le plus cool de la Terre sur scène (et il devrait me marier même si je pourrais être sa tante – message personnel et bon exemple pour vous d’un accord si et -rais).
Mansfield TYA. a apporté la touche de beauté et de poésie qui manquait peut-être à la soirée et nous a plus qu’éblouis, dépassant les réserves que leurs disques nous avaient laissés. Le trio Slift, révélation pour nous de la soirée, est venu réveiller et transcender un public frustré et déçu par la piètre performance de Fontaines D.C, qui avait sans doute cramé son restant de kérosène la veille à Saint-Malo et est reparti très logiquement sous les sifflets. Les trois Toulousains, avec leur rock psyché aux boucles hypnotiques, nous ont fait décoller du tarmac pour nous balancer dans la stratosphère. Grandiose !
Nous avons poursuivi cette ascension vers les étoiles avec la très inspirée et inspirante Lucie Antunes. Avec ses machines et ses percussions, cette jeune et très douée artiste nous a délivré une électro énergique et organique qui nous a mis en transe. Parfait pour enchainer avec l’électro élégante et passionnante de French 79 qui sera pour nous le point d’orgue, sans mauvais jeu de mot, de la soirée après cette première journée intense.
Samedi 20 août, deuxième jour des festivités, nous avons été accueillis sur le tarmac par d’étranges hôtesses de l’air-majorettes nommées Green Line Marching Band. Le collectif nantais, réunion de musiciens issus des Von Pariahs, French Cowboy ou Blond Neil Young pour ne citer qu’eux, envoyait aux oubliettes nos excès sonores de la veille et nous mettait dans l’ambiance de suite avec ses reprises jubilatoires. Parfait pour attaquer cette deuxième après-midi avec les non moins calmes Lysistrata qui réussirent avec leur son rock noise, voire hardcore, à nous détourner de nos envies de sieste malgré l’heure. Le trio a offert une performance convaincante, invitant à une écoute plus approfondie de ses disques.
Puis, ce fut le retour à des sonorités plus douces avec la venue de H-Burns & The Stranger Quartet. Malgré le contexte festival, le public fut réceptif à la musique et aux reprises de Leonard Cohen proposées par le groupe. Un joli moment poétique qui nous a permis d’enchainer très logiquement avec le Petit Prince de la soirée, à savoir Kevin Morby, tout d’or vêtu. Le Texan et sa bande, impeccables comme toujours, ont confirmé sur scène de manière sublime les qualités de This Is a Photograph, le dernier album de Kevin Morby sorti ce printemps. Grand seigneur, nous nous sommes même vus offrir des roses. C’est qui le patron ?
Battles a liquidé tout le scepticisme que l’on avait pu avoir quant à leur venue. Le désormais duo a en effet offert à un public conquis un concert énergique et parfaitement calibré. Un retour dans la lumière plus qu’éblouissant !
Nous avons laissé à leurs fans la joie de goûter aux Limiñanas et Feu! Chatterton pour mieux nous concentrer sur les intrigants MadMadMad. Le bien nommé trio a su relever le défi de mettre le feu aux poudres après le passage des grands noms de la soirée depuis l’Hélicoptère, une chouette petite scène circulaire, propice aux échanges avec les spectateurs. Enchainant joyeusement des titres où se mêlent en pagaille de la funk, du noise ou de l’électro, cet étrange Big Bazar nous a fait danser sauvagement et est reparti sous les vivats d’un public qui en voulait encore. Mais les lois du festival sont immuables…pas de rappel, snif !
Nous avons retrouvé nos esprits devant les sympathiques Meute avant de finir notre virée creusoise en beauté devant le maestro Arnaud Rebotini qui a aspiré nos dernières forces avec son électro envoûtante et addictive. De la très grande classe !
Bilan : avec cette troisième édition exaltante, Check In Party nous a montré qu’il était un festival qui compte et de première division. Les prochaines éditions devraient être passionnantes. On a hâte !
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Festival « Check In Party » 2022 – 19 et 20 août
Aérodrome de Guéret
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Image bandeau : Check In Party 2022 © JeanMieux