[mks_dropcap style= »letter » size= »83″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]e sentir projeté dans une douce mélancolie en écoutant des Pop-Songs atypiques, un rien baroques et toujours teintées d’un doux psychédélisme, c’est apparemment l’objectif que Chris Cohen semble vouloir transmettre à son audience.
Plus de 3 années et demies se sont écoulées depuis l’album inaugural Overgrown Path, premier brillant album solo du neo-quadragénaire Californien. Ce premier essai avait révélé le brillant songwriting du multi-instrumentiste à la face du – très petit – monde indé féru de Do It Yourself. DIY car Chris Cohen y jouait de tous les instruments, juste un peu épaulé par Nedelle Torrisi, celle qui lui a brisé le coeur et qui est donc indirectement responsable du spleen ambiant de sa musique, ainsi qu’un apport à la production de Greg Saunier, virevoltant batteur de Deerhoof, groupe pour lequel Chris Cohen a apporté sa patte discrète il y a déjà une éternité.
Pour As If Apart, on prend les mêmes ingrédients et on recommence. Dès Torrey Pine, on y retrouve le chant ralenti et chaleureux qui nous avait déjà touché précédemment. L’album déroule un voyage imaginaire, cotonneux, comme lorsque le soleil tape trop fort pour s’adonner à d’éreintantes activités mais qu’une force invisible nous pousse néanmoins à renoncer à une totale paresse.
Parfois, une touche de piano atypique vient troubler cette harmonie particulière, nous rappelant aussi que la musique de Chris Cohen peut tout de même être synonyme de diversité dans la continuité.
Au final, on se retrouve face à face avec un disque immédiat, un disque que l’on écoutera encore sans doute dans plusieurs décennies tellement il semble intemporel, en plus d’être très bon.
Chris Cohen, As If Apart, chez Captured Tracks depuis le 06 mai 2016.