[dropcap]E[/dropcap]n exergue de Comment j’ai raté ma vie, l’auteur, Bertrand Santini place une citation de Jacques Séguéla à propos d’un certain âge et de la possession ou non d’une Rolex. Ça commence fort. On rit déjà, avant d’avoir commencé l’histoire en repensant à cet épisode.
Mais de quoi parle exactement Comment j’ai raté ma vie ?
Des doubles-pages : du texte, très peu, une phrase maximum, quelques mots seulement et parfois un seul mot, seul, perdu au milieu de ces pages de gauche. Pour les pages de droite, un dessin en noir et blanc et parfois, un doudou rouge, qui traîne sa peine, malheureux comme les pierres.
Le livre lui même est séparé en deux parties. Celle où le narrateur est enfant, celle où il est devenu adulte.
Quand j’étais petit, j’habitais un immense château.
(puis plus tard)
Mais un jour, j’ai grandi … et je suis devenu stupide.
Chacune des pages est un régal. Le dessin contredit le texte ou bien est-ce le texte qui contredit le dessin ?
Enfant, notre héros nous dit « Je n’étais jamais seul » mais le dessin nous le montre justement seul, dans un coin de la cour de l’école. Et une fois adulte, il se dit « sans ami » alors que le dessin le montre dans une réception somptueuse, et surtout très bien entouré.
À nous de faire le lien, de trouver ce que nous voulons dans Comment j’ai raté ma vie ou Comment ne pas rater la vôtre !
Faut-il nous souvenir des merveilles de l’enfance, faire attention à ce que l’on va devenir une fois adulte ? Oublier nos souvenirs d’enfance gâchés et nous élever dans la société ? Où est la limite ? Comment faire du lien entre ce que nous étions enfant (heureux pour un rien peut-être) et ce que nous sommes adulte ?
Comment j’ai raté ma vie est un petit album graphique qui nous pousse à la réflexion et ne peut nous laisser indifférent. La dernière double-page, à cet égard, est magnifique. Émouvante au possible. Comme une conclusion terrible. Pas de texte. Le personnage, vieux, seul, qui comprend tout à coup où et comment il s’est trompé. Alors, il va nous raconter son histoire. Pour nous aider, si nous sommes suffisamment sensibles pour le comprendre.
J’ai beaucoup pensé à Citizen Kane en voyant cette dernière page. « Rosebud ». Un doudou qui revient, de la couleur. S’il est trop tard pour ce petit homme, nous, nous avons encore le temps, non ?
[divider style= »dashed » top= »20″ bottom= »20″]
[one_half]
Comment j’ai raté ma vie de Bertrand Santini et Bertrand Gatignol
Éditions Grasset jeunesse, avril 2019
[mks_button size= »small » title= »Site web » style= »squared » url= »https://www.grasset.fr/livres/comment-jai-rate-ma-vie-9782246816447″ target= »_blank » bg_color= »#f5d100″ txt_color= »#FFFFFF » icon= »fas fa-globe » icon_type= »fa » nofollow= »0″] [mks_button size= »small » title= »Facebook » style= »squared » url= »https://www.facebook.com/editionsgrasset/ » target= »_blank » bg_color= »#3b5998″ txt_color= »#FFFFFF » icon= »fab fa-facebook » icon_type= »fa » nofollow= »0″] [mks_button size= »small » title= »Instagram » style= »squared » url= »https://www.instagram.com/editionsgrasset/ » target= »_blank » bg_color= »#9B0063″ txt_color= »#FFFFFF » icon= »fab fa-instagram » icon_type= »fa » nofollow= »0″] [mks_button size= »small » title= »Twitter » style= »squared » url= »https://twitter.com/EditionsGrasset » target= »_blank » bg_color= »#00acee » txt_color= »#FFFFFF » icon= »fab fa-twitter » icon_type= »fa » nofollow= »0″]
[/one_half][one_half_last]
[/one_half_last]
[divider style= »dashed » top= »20″ bottom= »20″]
Image bandeau : Extrait du livre