[dropcap]L[/dropcap]e précédent livre de Jean-Michel Espitallier, La première année était autant un travail de deuil qu’une œuvre littéraire bouleversante. Cow-boy est le deuxième livre de l’écrivain publié aux éditions Inculte. Il est différent du premier et possède une grande diversité stylistique. Ce récit semble être une expérimentation. Comme si le sens de la littérature selon Jean-Michel Espitallier évoluait au gré des pages. Mais au-delà de la forme, Cow-boy n’est pas si éloigné de La première année. Il évoque aussi les proches de l’auteur et la thématique de la mort.
Je ne suis pas sûr que le cow-boy qui va maintenant nous occuper ressemble au cow-boy de la chanson, qui est le cow-boy de la conquête. Le vrai cow-boy des westerns. Le vrai vieux cow-boy des histoires de cowboys qui plâtrent nos imaginaires.
Le grand père de Jean-Michel Espitallier était un cow-boy. C’est en tout cas ce que l’auteur connait de lui. On ne sait pas grand-chose de la virée américaine d’Eugène et Louis son frère. Ils étaient dans le Champsaur (Hautes-Alpes) où la vie était dure au début du XXème siècle. Ils sont partis en Californie. Eugène se retrouvant près Los Angeles pour travailler dans une ferme : il était donc cow-boy. Dans cette tentative de reproduire la vie de son grand-père qu’il n’a pas connu, Jean-Michel Espitallier ne fait pas un travail de recherche, mais une variation sur ce que représente cette particularité familiale. Quand on a un membre de sa famille qui a été cow-boy, cela provoque forcement l’imaginaire et la fascination. Mais au-delà de ça, Eugène était-il vraiment heureux ?
En plus d’être écrivain, Jean-Michel Espitallier est batteur et réalise des performances notamment avec la chorégraphe Valeria Giuga. Dans Cow-boy, il semble écrire comme il pratique son instrument, cherchant la cadence et déstructurant les rythmes. Ces effets stylistiques sont des incantations pour faire revenir le fantôme d’Eugène. Entre chevauchée galopante et sérénade, Jean-Michel Espitallier rend hommage à cet homme secret et parle aussi de son père qui n’a jamais voulu l’évoquer.
Il y a aussi dans Cow-boy un aperçu de la mythologie américaine qui attira le grand père Eugène. Dans un chapitre du livre, l’écrivain retrace le voyage entre Los Angeles et New York et on peut découvrir la diversité des paysages américains. Ce livre inventif semble jouer avec son sujet mais il est aussi d’une grande sincérité dans le témoignage sur une époque et l’intimité d’une famille.
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Cow-boy de Jean-Michel Espitallier
Paru aux éditions Inculte, le 15 janvier 2020
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