[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]N[/mks_dropcap]ous voilà en 2007, jeune étudiant, tu vénères Modest Mouse et les Pixies, tu ramasses quelques potes au hasard, tu crées un groupe vite fait bien, un nom à la con (Cymbals Eat Guitars, franchement !), tu enregistres tout seul dans ton coin un premier disque, histoire d’épater les filles et paf, Pitchfork te porte aux nues, Best New Music et tout le toutim et te voilà embarqué dans une drôle d’aventure que tu n’aurais même pas imaginé dans tes rêves les plus fous.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]‘aventure n’est pas tout à fait aussi belle qu’attendue, Cymbals Eat Guitars, groupe de Staten Island, change de musiciens comme de chemise et aura du mal à se remettre du succès de Why There Are Mountains malgré 2 albums fort attachants pour les quelques auditeurs à avoir fait l’effort de leur prêter attention. Lenses Alien et LOSE permettent néanmoins au groupe de se détacher de leurs influences rock indé 90’s pour gonfler leur son et noircir leur ambiance à la frontière de l’emocore.
Pretty Years continue cette métamorphose pour leur disque le plus ambitieux à ce jour et taquine dorénavant Springsteen, Bowie et The Cure, porté par la voix chaude et puissante de Joseph D’Agostino alias Joseph Ferocious, seul membre originel des débuts.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]T[/mks_dropcap]outes guitares en avant, les cordes vocales maltraitées par la nicotine, Cymbals Eat Guitars emporte tout sur son passage, bien aidé en cela par la production explosive du très convoité John Congleton (Swans, explosions In The Sky, St. Vincent, Angel Olsen…).
Joseph D’Agostino le reconnait lui-même, c’est vers les 70’s et 80’s qu’il est allé chercher son inspiration pour trouver le juste milieu entre ambiances sombres et mélodies accrocheuses, n’hésitant pas à rajouter des nappes de synthés voire même un saxophone échappé du E-Street Band. Le plus fort c’est que ça marche, en particulier sur les très chouettes et tubesques Close et 4th Of July. Philadelphia (SANDY), récit d’une sale soirée en compagnie d’Alex G.
Ailleurs, Beam rappelle la sauvagerie du meilleur Pixies, Wish rend visite à Bowie circa Young Americans, tout l’album est dans cette veine, nostalgique (les Pretty Years sont censées évoquer leurs débuts) et frais, simple et bravache.
Pretty Years devraient enfin permettre à Cymbals Eat Guitars d’atteindre enfin le succès tant mérité, avec cet album énergique et sombre, agréable comme une bonne cuite partagée entre copains après un moment douloureux.
Pretty Years est disponible depuis le 16 septembre chez Sinderlyn/Differ-Ant