[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]’il y a bien un genre littéraire capable de réunir poésie, intrigues, fragments intimes et autre manifeste des entrailles, c’est l’échange épistolaire. Et si bon nombre de lettres demeurent sans retour de leurs destinataires, se perdent en route ou ne sont jamais couchées sur le papier, il y en a qui prennent simplement leur temps pour arriver, le temps de la vie, le temps des mots et leur petite éternité.
La littérature appelle presque naturellement à de tels échanges, et si souvent l’écrivain, à travers sa fiction, se fait voix double et quatre mains, il arrive parfois qu’une plume, à l’autre bout de la création romanesque, soit tentée d’offrir un trait d’union au texte d’un confrère.
C’est ainsi que Bérengère Cournut (Prix du roman Fnac 2019 pour De pierre et d’os), en réponse au magnifique texte de Pierre Cendors, Minuit en mon silence (éditions Le Tripode, 2017) a livré en février 2019, au Tripode également, Par-delà nos corps.
Cette lettre est celle d’Elisabeth à Werner, artiste et lieutenant allemand qu’elle a rencontré à Paris à l’aube de ses 20 ans. Rappelé au front en 1914, il y meurt face au camp adverse, où tombe également le mari d’Elisabeth. Werner laisse derrière lui un portrait inachevé de la jeune Française, un amour absolu pour elle, et une lettre où il relate sa dernière nuit en compagnie de sa Grande Absence. Vingt-cinq ans plus tard, la femme qu’est devenue Elisabeth lui répond, en un chant brut composé du sel des larmes intérieures, et rythmé par l’ardeur d’une existence vécue pleinement.
Récit initiatique où le deuil habite les os sans jamais escamoter la vie à travers les naissances, ode aux destinées minuscules, portrait d’une femme en éternelle aimante et aimée, Par-delà nos corps possède l’aura des infinis mystères brièvement dévoilés. Dans l’extrait que je vous propose d’écouter, Elisabeth, remariée et mère de deux garçons, se retrouve au hasard de ses voyages dans le village natal de Werner.
Je n’avais pas relu votre lettre depuis la fin de la guerre, mais à cet instant me revenaient ces lignes où vous décriviez comme très étroit le chemin qui vous reliait au monde.
Par-delà nos corps, de Bérengère Cournut
Éditions Le Tripode, 14 février 2019
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Illustration : Cécile Le Berre