Voici le retour de David Le Bailly, après un très réussi : L’autre Rimbaud, avec Hôtel de la folie. Si dans sa précédente œuvre Le Bailly explorait la souffrance d’un frère, en l’occurrence celle du frère du célèbre Arthur Rimbaud, il se concentre ici sur sa propre souffrance en tant que fils et petit fils et il dissèque les actes de sa mère et de sa grand mère adorée, Pià Nerina.
Hôtel de la folie porte bien son nom. Car de folie il sera beaucoup question ici. Folie de sa mère, folie de grand-mère, folie des grandeurs et pour finir folie à travers un suicide qui est évoqué dès les premières lignes. Pià Nerina, 80 ans, se jette par la fenêtre sous les yeux de son petit fils de 14 ans. Elle le laisse incrédule, souffrant et à la merci de sa mère.
David Le Bailly dans les pages suivantes, décrit tout, sans concession de ces folies évoquées plus haut. Puis se lance dans une reconstruction grâce à une enquête. Qui sont ces deux femmes réellement ? Qu’ont-elles vécu pour en arriver là, pour que la violence fasse autant partie de leur quotidien ? Enquête qui ira jusqu’à la recherche intensive de ce père inconnu.
« Tu as continué comme j’ai continué, presque jusqu’à la fin, à retourner voir maman, et tant pis si elle finissait par m’insupporter, tant pis si sa mesquinerie, tant pis s’il m’était impossible d’oublier, tant pis si mille fois je jurais plus jamais… »
─ David Le Bailly, Hôtel de la Folie
C’est un livre très éprouvant et beau à la fois. On en ressort marqué durablement. Pià Nerina, sa fille et la narrateur nous restent en tête.