[dropcap]S[/dropcap]ouvenez-vous, il y a tout juste dix-huit ans, Etienne Daho publiait Corps Et Ârmes. Pour ceux d’entre vous qui étaient là ce jour, qui attendaient fébrilement l’ouverture de votre disquaire pour vous procurer l’objet de désir, vous souvenez-vous de la découverte de cette pochette, graphiquement étonnante ? Quelles ont été vos sensations aux premières mesures d’Ouverture ? De La Baie ? Le Brasier ou encore San Antonio De La Luna ? Vous souvenez-vous vous être dit, dès la première écoute, que cette cuvée était peut-être la plus belle que nous offrait le Rennais depuis le début de sa longue carrière ?
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]D[/mks_dropcap]ix-huit ans plus tard, après avoir usé plusieurs cds et acheté la réédition vinyle, curieusement, les sensations restent toujours identiques voire se sont accrues. L’émotion vous noue toujours autant les tripes avec l’orchestration de Jérôme Soligny sur La Baie, les larmes vous submergent encore plus sur Le Brasier, poignant hymne à la vie, Ouverture vous laisse bouche bée par sa magnificence et sa puissance, et L’année Du Dragon, adaptation de Touched By The Sun de Carly Simon, reste jusque là une de ses plus belles reprises.
Et, bien évidemment, je pourrais continuer encore longtemps tant Corps Et Ârmes est, à l’image de son graphisme, profond, beau, lumineux, mélancolique, d’une simplicité poignante et d’une justesse remarquable.
Bref, quand on sort autant de superlatifs pour un seul disque, on appelle ça comment déjà ?
Un classique ?
Oui, c’est ça. Un classique.
Corps Et Ârmes, à sa sortie, était un classique immédiat et ça ne s’est pas arrangé avec le temps.
Un album qui m’a sûrement aidée par sa douceur, à un moment où ma vie en comptait peu.