[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]orsque paraît le septième album du groupe techno-pop Depeche Mode, ce dernier est déjà incontournable en Europe. Le ténébreux et efficace Violator allait encore faire monter la pression d’un cran et les consacrer en tant que stars internationales, se vendant à des millions d’exemplaires dans le monde et donnant lieu à une gigantesque tournée des stades, qui se jouera à guichets fermés.
Ce disque est surtout remarquable par l’accueil critique extrêmement favorable qui lui est fait, en particulier au Royaume-Uni, où le groupe a subi les quolibets de la presse musicale spécialisée durant toute la décennie précédente. À l’écoute des neuf plages de ce Violator sombre et diaboliquement accrocheur, on comprend pourquoi : entre blues-rock électronique (Personal Jesus), hymnes pop irrésistibles (Enjoy The Silence et Policy Of Truth) et ballades crépusculaires (Waiting For The Night ou Clean), ce disque synthétise à la perfection l’humeur de l’époque, entre hédonisme dance et anxiété pré-millénariste.
Pierre tombale des années 80, Violator est aujourd’hui majoritairement considéré comme le meilleur album de Depeche Mode. Disons plutôt qu’il est surtout celui par lequel ce groupe défricheur gagnera le respect du public rock, ainsi que les coudées franches pour faire exactement ce qu’il voudra sur ses disques suivants. Et ne s’en privera pas.