Surfer Rosa, c’est d’abord une pochette. Mais peut-être que pour moi Surfer Rosa c’est avant tout Doolittle, l’album de 1989, un an après donc. Cela fût ma porte d’entrée pour les Pixies, entendus pour la première fois chez l’ami Lenoir qui, à l’époque où internet n’existait pas, était le grand pourvoyeur de musiques indépendantes en France, dans une sorte d’association avec les Inrockuptibles.
Doolittle en 1989, un grand choc. Mon amour des Pixies commence là. Évidemment, je n’en reste pas à ce seul album. Je cherche et trouve donc Surfer Rosa dans une grande enseigne musicale. En cassette. Et même sur ce petit, tout petit format, la pochette me saute aux yeux. Je dois être amoureux. J’en ferai un agrandissement à la photocopieuse et il ira directement au mur de ma chambre, au dessus du lecteur cassette, pas loin du phono, au milieu d’autres photos, les Smiths, Morrissey, PJ Harvey, Sonic Youth etc…
Les notes dans le livret de Surfer Rosa indiquent que la basse est tenue par Mrs John Murphy. Longtemps, je me suis demandé si cette dame était la dame de la photo. En fait, non, pas du tout.
Si on revient à la musique, Surfer Rosa est aussi fort que Doolittle. Plus âpre et violent selon moi. La production est moins léchée (Steve Albini doit bien y être pour quelque chose). Le son plus dur. Les hurlements de Black Francis toujours aussi forts cependant. Les chœurs de Kim Deal-Mrs John Murphy se marient déjà plutôt bien avec eux.
Et puis évidemment, dans Surfer Rosa, on trouve un des grands tubes des Pixies, Where Is My Mind ?, tellement entendue qu’elle en est devenue presque pénible.
La plupart des morceaux sont courts et percutants. Certains sont même très percutants.
Black Francis est à la manœuvre, ne laissant à Kim Deal qu’un morceau à écrire : Gigantic, la basse et les chœurs, pourtant elle est très présente. Les solos de Joey Santiago font merveille et la batterie lourde de David Lovering rythme le tout.
C’est un condensé de violence, de pop, de guitares saturées, de hurlements. Treize morceaux à toute vitesse (hors Where Is My Mind ? sorte de pause au milieu de l’album).
Les Pixies, sur scène, en 1991, c’était cela aussi : de la vitesse. Enchaîner les morceaux, ne pas laisser le temps à l’auditeur de se remettre. Un morceau terminé, le suivant arrivait dans la seconde. Pas le temps d’applaudir. Et pourtant, sur Surfer Rosa, Doolittle, il y avait de quoi!
La suite de la carrière des Pixies, tout en étant bonne, sera moins intéressante. Et nous passerons sous silence la reformation, avec Kim Deal puis sans elle.
Je me souviens encore de l’annonce du split, par Lenoir, alors que quelques mois avant, dans les Inrocks, il était annoncé que le groupe s’était remis au boulot. Tristesse d’alors.
La trajectoire des Pixies : une météorite, une explosion qui laissent des traces et des souvenirs.
Comment passer sur l album « Trompe le monde » le dernier avant leur séparation en 1991, un album abouti, une production léchée et des titres accrocheurs comme « Planète of song ».
« planet of sound » plutôt! 🙂
sinon, pour l’album « trompe le monde » peut-être un/une chroniqueur/euse en parlera le 23 septembre prochain mais pas avant. c’est le principe de l’éphéméride.
Ils ont fait la première partie des Cure pour la tournée Disintegration avec cet album✌️