[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e moins que l’on puisse dire au sujet de Peter Milton Walsh, c’est que ce dernier trimestre 2017 fut pour lui la confirmation de sa renaissance artistique entamée il y a deux ans, voire un peu plus si on considère la sortie de Seven Songs.
Souvenez-vous, en septembre dernier, Talitres rééditait, pour la première fois en vinyle, le somptueux Drift, sommet de mélancolie rageuse (et réciproquement) du début des années 90, et probablement le plus bel album de l’Australien de cette décennie, avec A Life Full Of Farewells.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]ujourd’hui, c’est au tour du très rare Fête Foraine, sorti en 1996, de se voir réédité et bénéficier, là encore, d’une édition vinyle. Petit rappel pour ceux qui auraient manqué un épisode, les années 90 ont été pour Walsh une période très féconde en matière de création musicale, puisqu’en cinq ans sont sortis quatre albums : Drift en 1993, A Life Full Of Farewells en 1995, Fête Foraine en 1996 et enfin Apart en 1997.
Celui qui nous intéresse ce jour est un peu à part. Pas vraiment un album, pas vraiment une compilation, mais tout cela à la fois. Fête Foraine se veut une re-création de morceaux choisis avec soin par Walsh, un regard jeté avec bienveillance sur une œuvre habitée, souvent sombre (Drift, The Evening Visits), parfois blafarde voire lumineuse (A Life ), quelquefois grandiloquente.
Mais ici Walsh a choisi délibérément de jouer l’apaisement, la sobriété, d’où l’option acoustique de la chose, sans tambours mais avec trompettes. Il en ressort un album dans lequel l’Australien peut véritablement laisser libre court à son amour pour la littérature, le cinéma (voire même des deux sur Not Every Clown, morceau qu’on croirait échappé d’un polar des années 60 sous influence de Davis ou Monk), le jazz (Not Every Clown, End Of…), ou encore le classique (End Of renvoie clairement aux Gymnopédies de Satie).
Un disque expurgé de toute velléité rock, laissant libre court à son érudition, qui pourrait paraître anecdotique dans la discographie de l’Australien, mais qui, pourtant, y trouve une place particulière, comme un doux cocon ouaté avant l’expérimental (bancal) et très mélancolique Apart, et surtout la longue pause douloureuse le menant à No Song, No Spell, No Madrigal.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]E[/mks_dropcap]n somme, Fête Foraine, avec le recul, apparaît comme le témoignage d’une parenthèse presque enchantée, si ce n’est apaisée, dans la carrière musicale d’un homme constamment tourmenté, le rendant au final aussi précieux que ses précédents albums.
Toujours est-il que Microcultures le « dépoussière » en lui faisant un lifting sonore ainsi que visuel (comme pour Drift, Pascal Blua est aux manettes pour coordonner le tout) pour la plus grande joie des admirateurs du plus élégant des Australiens.
Ne reste plus qu’à espérer que le même traitement soit administré à A Life Full Of Farewells, autre pépite de The Apartments à n’avoir jamais connu d’édition vinyle.
Fête Foraine de The Apartments
Sortie le 17 novembre dernier chez Microcultures et disponible chez tous les disquaires de France en quête d’apaisement.