Allez hop, je n’ai rien écrit depuis des lustres et là, paf, en deux jours, deux chroniques, je suis lancé, je suis parti, plus rien de m’arrêtera.
Ce sera court, ce sera percutant, ce sera subjectif.
Florence and the Machine, c’est Florence Welch, sa chevelure flamboyante, et son organe qu’elle ne ménage pas, et la Machine, qu’on sait pas trop d’où elle vient, mais elle est là. Après deux albums qui ont installé la chanteuse, sont venues des collaborations qui ont participé à la mise en place du personnage. Twilight, Gatsby le Magnifique pour ce qui est des musiques de films ou Calvin Harris pour ce qui est du featuring dans la dance grasse.
Tout est dit : Subtilité, notion inconnue.
Florence, c’est la bonne copine qui te donne envie de danser, mais qui ne peut pas s’empêcher de le faire en chantant à gorge déployée. C’est un peu celle qui, pour te demander de lui passer le sel, fait appel à un orchestre symphonique, une troupe de 30 majorettes, avec lâcher de colombes et des feux d’artifices visibles à 80 kilomètres à la ronde.
Tu veux des chansons à susurrer au coin du feu, une guitare sèche à la main, les étoiles brillent et pas un nuage à l’horizon ? Ajoute un yacht avec 250 étudiants qu’on a privés de Spring Break, Murielle Hermine qui fait son show son, lumière et piscine, et tu auras une idée de comment Floflo imagine une soirée tranquille entre potes à savourer la douceur de l’été.
J’avoue, je n’ai pas le courage de décrypter les paroles. Elle semble parler de l’intime, de ses sentiments, de ce qu’elle ressent. Je ne sais pas si elle exprime le bonheur retrouvé ou les amours perdues.
Je sais juste qu’elle le chante haut. Et fort. Et avec un orchestre, avec des cordes, et des cuivres. Beaucoup de tous ces instruments. Et avec une batterie menée par un batteur qui tape comme sourd. Et s’il peut y avoir plusieurs batteries, ben il y en a. Et des choeurs, toujours des choeurs, beaucoup de choeurs, qu’elle chante souvent elle-même.
Et puis il y a des balades, quand même, hein… Enfin, il y en a une. Mais on sent bien que la dame se retient, qu’elle ne pousse pas le volume au 11 (sur 10), comme sur les autres chansons, mais que c’est parce qu’on lui a dit de se calmer un peu. Alors elle se lance dans les suraigus, pour ne pas être trop frustrée.
Alors comment sort-on d’une pareille épreuve ?
Certains, surement assommés, tabassés par tant d’enchères, de surenchères, de guimauve, de gélatine, de têtes brûlées. De sucre, de gras, de sel.
Mais moi, je ne suis pas fan de folkeux neurasthéniques qui se regardent les chaussures et qui chantent leurs désamours dans un filet de voix accompagné d’une vieille guitare, qui doit être délavée par le temps, sinon, c’est pas authentique.
Même si je sais qu’elle en fait des caisses, je n’arrive pas à douter de sa sincérité. Je pense que c’est sa façon à elle de s’exprimer, et je lui pardonne. Parce que, je l’avoue, parfois, j’ai envie que ça hurle, que ça tape et que ce soit trop.
Trop fort,avec trop d’instruments et trop de vocalises. Trop de finaux apocalyptiques, trop longs, qui n’en finissent pas et qui en même temps achèvent les chansons en beauté (comme dans Mother ou dans la chanson-titre). Je le sais que c’est trop. Je le sens que ça peut agacer, saouler ou assourdir, et je le comprends.
Mais moi, ça me donne envie de danser comme un débile dans la rue, ça me donne envie de sourire aux passants grisâtres, voire de leur rire au nez, avec mon gros casque audio juché sur le crâne.
Ça me secoue, ça me défoule, ça m’exalte. Et pour ça, je dis merci à Florence (et à Machine).
L’album How Big How Blue How Beautiful est sorti depuis le 3 juin 2015.