© Christian Chauvet / Service Photo – Université de Nantes
Alors que je m’aventure pour la première fois au studio théâtre de St Félix ; dès mon arrivée au sein de cet endroit confiné, je me sens comme un poisson dans l’eau. Les personnes autour de moi discutent, sourient, rigolent, et prennent le temps d’apprécier la légèreté de cette soirée. La salle, simple et accueillante, ne s’attendait pas à accueillir autant de personnes au même moment. Dès lors que le public s’engouffre vers l’entrée, les places assises deviennent des perles rares, et la seule alternative pour observer le spectacle est de rester debout. Mais la solidarité se décuple, et avec un ou deux sourires, chacun réussit à se faire une place entre deux épaules. La lumière s’épaissit, et nous sommes enfin tous prêts pour découvrir l’intriguant spectacle qui répond au nom de Mange tes oreilles et pousse la porte.
Alors que la première scène commence tout en douceur, nous sommes tout de suite transportés dans un univers lointain, semblable à celui que l’on vivait lorsque l’on nous lisait un conte enfantin. Les premiers pas sur scène, tremblants et hésitants, des premiers acteurs de l’atelier prise de parole, récit et conte, nous poussent à porter un regard bienveillant sur tous ces participants, comédiens d’un soir.
En passant d’une histoire surréaliste d’un homme ayant creusé un tunnel avec ses dents à un récit chevaleresque, nous passons durant tout le spectacle du rire à une écoute plus grave sur des sujets plus tristes. P. Desvigne, animateur de l’atelier prise de parole, récit et conte, mais aussi acteur lors de la représentation, réussit à bouleverser habilement l’atmosphère créée par les différents conteurs tout au long du spectacle, ce qui permet de donner du rythme aux prestations. Avec des bruits, des intonations, des onomatopées, ou des chansons, nous changeons d’univers et, nous nous laissons transporter dans les différents voyages imaginaires proposés.
Les acteurs deviennent des aventuriers, des imposteurs, des rêveurs, et même des animaux. On écoute, on rigole et on s’attendrit devant ces histoires racontées toujours avec simplicité. Bien que fragmentées, et parfois un peu trop courtes, nous nous laissons porter par notre imagination au gré de chaque prestation.
Alors que le spectacle touche à sa fin, chaque acteur reste sur sa chaise, laissant le silence remplir la salle. Pendant ces dernières secondes de lumière, d’un regard attendri face à ces individus singuliers redescendant de leur monde fictif, j’ai eu envie de les applaudir fort pour les remercier pour ce moment qui m’a permis d’échapper durant 40 minutes à la réalité.