[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]eur style unique fait de mélodies bouleversantes, de voix tristes et d’arrangements foisonnants, les belges ne cessent de le réinventer depuis leur premier album From Here to There. Et malgré cela, jamais ils ne déçoivent. C’est même le contraire. À chaque nouvel album, ils se font un peu plus renversants. Girls in Hawaii avance, toujours. Cherche, tâtonne, trouve. Ne se repose pas sur ses lauriers pop-rock.
Si leurs trois albums précédents évoquaient un mal être adolescent jamais vraiment vaincu, ce nouveau disque s’ouvre sur le monde, laissant les ombres du passé s’échapper. Nocturne se situe à la frontière entre ténèbres et clarté, sur le fil ténu qu’est la mélancolie, cet état de tristesse où l’on se sent finalement bien.
Le premier morceau a le titre évocateur de l’évolution mise en œuvre par le groupe: This Light. La lumière comme antidote au chagrin ? C’est en tout cas ce que laisse entendre Nocturne. Pour l’écrire, Antoine Wielemans et Lionel Vancauwenberghe se sont interdits la guitare. Cette nouvelle façon de composer a indubitablement influencé le son global, plus synthétique. Et un dépouillement assumé. Après Everest, très marqué par le décès de Denis Wielemans, il fallait rebondir. C’est l’hypnose qui les a aidé à sortir de leur conscience en se plongeant dans leurs songes. Là, ils ont trouvé l’inspiration. Dans les méandres de l’inconscience, ils ont touché le réel. Et c’est beau.
It is about being alone in the heart of a night
It is about occupying private worlds
Seemingly lost in reverie
It is about us and that magical space of freedom the night can be
Dix textes qui se confrontent à l’extérieur, dix morceaux qui oscillent entre le Radiohead de Amnesiac (magnifiques Cyclo et Blue Shape) et Blonde Redhead dans certaines constructions. L’évolution du groupe n’enlève en rien la touche boisée Girls in Hawaii, les arpèges de guitare acoustique venant toujours caresser l’électronique. Overrated, sombre et redoutable, provoque une tempête pop, tandis que Walk nous emmène sur des notes plus légères, rappelant le spleen dansant et 80’s de New Order.
Arrive Willow Grove, le morceau qui pourrait être le classique du groupe. Synthé/voix rejoint par des drums amples, puis par une deuxième voix appuyée par des nappes électroniques dans le refrain, Girls in Hawaii nous touche en plein cœur. Il laisse place à l’ultime Upon the Hill, ritournelle lente qui clôt l’album avec gravité, nous plongeant avec beauté dans un monde tourmenté.
Nocturne sortira le 29 septembre chez 62 TV Records.