Tu te souviens Manu quand on avait monté un groupe de rock, parce qu’on voulait draguer les filles, parce qu’on avait 19 ans et que la terre était ronde.
Tu te souviens comme tu jouais mal de la batterie et moi mal de la guitare.
Tu te souviens de la cave exigüe chez la grand-mère de la soeur du cousin de Marie ?
Eh, Manu, t’as pas oublié qu’on faisait de la musique parce que l’Everest c’était un peu haut pour nous et qu’on avait encore pas mal de collines à gravir.
Manu, y avait de la vie partout à l’époque, dans tes rythmes foireux et mes rifs bancals, dans nos sorties du samedi, dans nos vacances à Cancale.
C’est comme ça que ça doit être le rock Manu, non ? Une énergie adolescente qui fait bouillonner le corps. Un truc d’idiots pas encore tout à fait dégrossis ? C’est ce qu’on était non ?
Alors Manu, qu’est-ce qu’on fait quand la vie s’échappe et que les mélodies dérapent ?
Hein Manu, qu’est-ce qu’on fait ? On se range des avions, on s’installe et on laisse les filles à Bruxelles ou à Hawaii ?
Dis-moi Manu, est-ce qu’on a le droit d’allumer la lumière encore un peu. De dire ce qui nous manque et ce qui ne sera plus ? Est-ce qu’on a le droit aux mélodies chantantes et à la tristesse lancinantes ?
Hein Manu, qu’est-ce qu’on fait avec tout ça ?
superbe !