
Geese
Getting Killed
Partisan Records / PIAS
26 septembre 2025
D’abord post-punk en 2021 sous la houlette de l’incontournable Dan Carey, avec la révélation Projector puis indie rock et country sur l’étonnant 3DCountry produit par James Ford, les new-yorkais de Geese maitrisent l’art du grand écart et n’ont de cesse de se réinventer et ce n’est pas Getting Killed leur dernier petit bijou qui va changer les choses, bien au contraire.
C’est surtout que le groupe toujours aussi prolifique est passé dans une nouvelle dimension, dès lors que son leader et chanteur, Cameron Winter s’est lancé en solo, créant la surprise puis l’émerveillement de ceux qui ont découvert son incroyable Heavy Metal paru l’année dernière trustant le sommet des tops les plus exigeants.
Cette escapade en solitaire lui a semble-t-il donné confiance en son talent, qu’il reproduit ici en compagnie de ses petits camarades, le batteur Max Bassin, le bassiste Dominic Digesu et la guitariste Emily Green, le groupe devenu quatuor depuis le départ de l’autre guitariste Foster Hudson. Pour la production, c’est cette fois-ci Kenneth Blume (FKA Twigs, The Hives) qui s’y colle, prouvant encore une fois l’absence de frontières des gamins de Brooklyn
Démarrage en fanfare avec l’impressionnant Trinidad, Cameron Winter lâche les chevaux, ça part dans tous les sens, saxophone et basse version free-jazz, rythmique funky, on en a le souffle coupé alors que la belle ballade Cobra nous rappelle de suite que Geese a aussi un sens de la mélodie imparable dès lors que sa forte envie de foutre le bordel se calme quelque peu.
Cameron Winter pousse souvent sa voix dans ses derniers retranchements (superbe Islands Of Men), toujours à la limite d’en faire en poil trop, mais ses amis veillent au grain, le binôme basse/batterie est juste parfait sur l’envoutant Husbands, alors que la guitare d’Emily Green fait des merveilles sur l’excellent morceau-titre.
Geese balance sans cesse entre classicisme et expérimentation, allant chercher dans l’improvisation, une surcroit de liberté à des chansons par ailleurs superbement écrites et produites. Cela nous donne des morceaux amples et ambitieux comme 100 Horses , Half Real ou Bow Down, sur lesquels Geese s’invite dans la cour des grands.
Au Pays Du Cocaine, Taxes, jusqu’aux dernières secondes du final Long City Here I Come, Geese multiplie les univers et les ambiance, pop, rock, blues… sans jamais perdre le fil, nous offrant avec ce fantastique Getting Killed leur tout meilleur album et un des sommets de l’année.



