[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e Grand Veymont est le point culminant du massif du Vercors et ça a l’air très beau, mais bon, tout ça ne vaut pas le Ménez Hom, foi de finistérien !
Trêve de plaisanterie montagneuse, Grand Veymont c’est aussi et surtout un tout jeune duo qui nous offre un superbe premier disque intitulé Route du Vertige, titre parfaitement choisi pour cette jolie et sauvage balade en montagne.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]À[/mks_dropcap] ma droite, au chant et à l’orgue, Béatrice Morel Journel, à ma gauche, aux synthés, orgues et autres percussions, Josselin Varengo. Tous les deux forment donc Grand Veymont après moult projets ici et là et sortent un premier EP en 2016.
Les deux artistes sont nés au pied du Vercors, leurs grands parents y furent résistants. C’est dire si les racines de leur histoire sont profondément ancrées dans leur musique originale, sauvage et libre.
Auparavant, on les avait croisés au sein de groupes et projets tels que Aquaserge, Slow Joe & The Ginger Accident, Tara King Th, Deborah Kant ou encore le délicieusement nommé The North Bay Moustache League.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]C[/mks_dropcap]ette Route du Vertige comprend quatre étapes, de plus en plus longues, à la fois sinueuses et régulières qui finissent par nous hypnotiser. Le Bois barbu en ouverture se traverse en 6 minutes alors que Le prunier noir au bout du chemin ne se mérite qu’au bout d’un petit quart d’heure.
Les premières mesures du Bois barbu et cet orgue vintage qui s’ensuit nous font de suite penser à Stereolab, avec la voix de Béatrice qui monte peu à peu, soutenue au loin par celle de Josselin.
Pourtant, le krautrock initial se pare peu à peu de lumières des plus chatoyantes, flirtant avec le jazz et l’electronica. Grand Veymont brouille les pistes et ose l’aventure, le deuxième morceau ne s’appelant pas Valse-Tango, par hasard. Ici point d’étiquette, juste une musique belle et complexe, « ici tout est plus transparent ».
La tête de la dame est drôle et mystérieuse, B.O. parfaite pour film étrange et expérimental, avec cet orgue qui semble sautiller comme un cabri fou à flanc de montagne. Le prunier noir achève le travail, beau et bizarre, comme si Jacques Demy avait cédé son univers à Broadcast.
La Route Du Vertige est bien jolie ma foi, et atteint très vite les sommets. Espérons que nous serons nombreux à entreprendre le voyage.
Route Du Vertige de Grand Veymont
disponible depuis le 16 février chez Objet Disque.
Grand Veymont sera en concert, en première partie de Gloria, le 8 mars à Paris (Olympic Café).