[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e moment de reprendre la bataille contre les nazis et l’empire japonais est arrivé ! Juliana Crain (Alexa Davalos) se relève difficilement d’une saison 2 de The Man In The High Castle, où il lui a fallu presque renier tous ses principes pour sauver sa peau, manipulée plus d’une fois par tous les camps qui se livrent une guerre sans fin.
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10 épisodes – 60 min
créateurs : Frank Spotnitz, Eric Overmyer
casting : Alexa Davalos, Luke Kleintank, Rufus Sewell, DJ Qualls, Joel de la Fuente, Cary-Hiroyuki Tagawa, Chelah Horsdal
production : Amazon Studios, Big Light Productions, Electric Shepherd Productions
5 octobre – Amazon Prime Video
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The Man in the High Castle est une uchronie (un récit prenant appui sur un événement historique mais qui, en en modifiant un détail, crée une toute nouvelle histoire, un autre monde) imaginée à l’origine par Philip K. Dick, qui prend sa source au moment de la seconde guerre mondiale, que les allemands auraient gagnée. Nous sommes plusieurs années après cette guerre, au début des années 60, dans un monde où les puissances de l’Axe du IIIe Reich et de l’Empire japonais se sont partagés les territoires, et surtout les États-Unis, totalement coupés en deux.
Les belligérants d’hier conservent leurs griefs malgré l’entente, et au sein de chaque gouvernement, les complots se fomentent pour relancer les conflits coûte que coûte. Dans ce monde noir, paranoïaque, où la vie quotidienne de chacun est surveillée, où l’on se déteste avant de se connaître, où les principes sont mortels, se sont créés des groupes de résistants qui se rêvent héros mais foulant si souvent la morale au pied que leurs auréoles sont bien abîmées…
Le fameux « homme du haut château » dont nous parle le titre est cet homme mystérieux qui fait circuler clandestinement des films dont personne ne connaît l’origine, des images d’actualités qui concernent un monde inconnu où les allemands sont anéantis, les forces alliées ont triomphé… et des bombes atomiques sont tombées.
L’espoir de pouvoir vaincre le fléau nazi naît, et celle qui est choisie pour transmettre ces images ne sait pas vraiment pourquoi, ni vraiment comment. Mais son destin y est totalement lié.
Les deux premières saisons sont vraiment abouties, cerclant inexorablement le récit tout en parvenant à détailler les personnages et leur complexité, car ici personne n’est jamais totalement bon ou mauvais. Les torsions de morale, les besoins de vengeance, l’appartenance, la filiation, l’amitié, le sacrifice et évidemment l’amour font voyager au sein d’un monde dont personne ne veut et ne voudrait.
Cette troisième saison est chapeautée par un nouveau showrunner, Eric Overmyer, scénariste déjà connu pour avoir travaillé sur The Wire, Bosch ou Treme. Elle s’articule autour du soulèvement populaire qu’espère tant provoquer la résistance :
It’s time for change. #ResistanceRises pic.twitter.com/JRujGVIk8o
— The Man in the High Castle (@HighCastleTV) 11 juillet 2018
Côté distribution, réservons une mention spéciale au superbe Rufus Sewell, le plus multiple de tous dans son uniforme noir, dont la prestation est sensible et dure à la fois. Ce comédien réussit à faire haïr et apprécier à la fois son personnage, l’Obergruppenführer John Smith.
La comédienne Alexa Davalos, quant à elle, livre une Juliana posée et profondément déterminée (comme le dit Nobusuke Tagomi, homme d’état japonais qui réussit à accéder à « l’autre » monde, et interprété par Cary-Hiroyuki Tagawa, « elle est si… japonaise« , comprenez toute empruntée, digne et respectueuse sans jamais disparaître dans le regard des autres).
Et ce visage, à la croisée d’une Diane Lane et d’une Michelle Pfeiffer, une fois que vous l’aurez vu dans cette série, vous ne l’oublierez plus jamais.