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Documents

« Il n’y a pas de Ajar », une brillante réflexion contre l’identité

Papier Crépon
Par Papier Crépon
Publié le 12 avril 2023
6 min de lecture
Ajar
Illustration de Cécile Le Berre

Romain Gary est mort. Il cesse définitivement d’écrire alors que Delphine Horvilleur, six ans à peine, apprend justement à lire – elle qui deviendra journaliste, écrivaine et même érudite, l’une des premières femmes Rabbin de France, spécialiste des textes sacrés. Et elle est sacrément contrariée qu’il lui ait posé ce lapin. Elle va donc écrire ce court roman car, après ce rendez-vous manqué, c’est par livres interposés qu’ils pourront se rencontrer.

Romain Gary est mort ? Qu’à cela ne tienne : Delphine Horvilleur écrira un monologue. Un monologue non pas « sur », mais bien « contre » l’identité. Pour la Rabbine, l’écrivain représente en effet tout ce qu’un certain courant actuel pourrait exécrer : il refusait tout ce qui pouvait s’apparenter, de près ou de loin, à une appartenance. Il utilisait l’écriture pour être ce qu’il n’était pas. Il devenait Momo, il devenait Rosa ; il devenait arabe, il devenait femme. Il est même devenu cet autre, Émile Ajar, dans un truchement devenu la plus belle escroquerie de l’histoire littéraire française.

« Dans cette tenaille identitaire politico-religieuse, je pense encore et toujours à Romain Gary, et à tout ce que son œuvre a tenté de torpiller, en choisissant constamment de dire qu’il est permis et salutaire de ne pas se laisser définir par son nom ou sa naissance »
─ Delphine Horvilleur, Il n’y a pas de Ajar

Romain Gary est mort, mais, tel un Dibbouk, il continue d’habiter l’esprit de Delphine Horvilleur. Alors elle va une fois pour toute le convoquer. Elle parlera donc de lui, avec lui, sur lui – on ne sait. D’abord dans la préface, où elle entremêle le destin de l’écrivain et les légendes juives pour interroger cette aspiration commune et fondamentale : ne jamais se laisser enfermer dans une identité. Chaque phrase vient résonner tant la pensée est fouillée. Et c’est franchement agréable à lire, car la plume est drôle, le ton piquant à souhait. L’ambiance sera plus inquiétante ensuite, dans le texte à proprement parler. L’autrice crée de toute pièce un personnage qui n’est pas : parole est donnée au fils d’Émile Ajar. Un « autre » qui n’a jamais tout à fait existé, mais qui a signé des romans et même reçu le Goncourt… Ni de chair ni de sang : juste un nom, presque une identité. Alors son fils ? Imaginez.

« Et c’est là qu’elle attaque et qu’elle s’accroche, cette saloperie. Tu sais : « l’identité », comme ils l’appellent tous. C’est fou comme elle les obsède aujourd’hui. Tu as remarqué ? »

Delphine Horvilleur, Il n’y a pas de Ajar

Romain Gary est mort, peut-être, à temps : il n’aurait probablement pas supporté une époque qui enferme dans une identité et qui fustige celui qui refuse d’être assigné. Qui refuse aussi aux artistes de se réincarner dans ce qu’ils ne sont pas. Une époque qui exige des maisons d’éditions d’avoir recours à des sensitivy readers, ces relecteurs dont « le rôle est de débusquer dans les manuscrits des phrases ou des situations qui pourraient blesser des minorités ethniques ou sexuelles et provoquer des polémiques » (Marie Sorbier, Affaires en cours, Podcast France Culture, janvier 2023). Gary aurait-il supporté de ne pas pouvoir librement se réincarner, lui qui a passé sa vie à changer d’identité ? Lui qui a passé sa vie à être un étranger pour toucher du doigt ce qu’on appelle l’humanité ?

Ajar
Illustration signée Cécile Le Berre

Romain Gary est mort, tiens, la même année que la parution d’un roman majeur : Fuck America, chef d’œuvre d’Edgar Hilsenrath. Il ne lira donc jamais l’histoire de ce juif errant, survivant des camps, qui proclame « Moi, le premier Jacob Bronsky, je ne suis qu’une pensée. J’ai vécu dans six millions de corps, jusqu’au jour où leurs noms furent effacés ». Cette judéité surjouée pour pallier l’absence d’identité, voilà qui l’aurait peut-être intéressé. Et puis cette impertinence, cette dérision mortifère : impossible de ne pas penser à ce texte en lisant Delphine Horvilleur, tant la plume de l’écrivaine est facétieuse et volontiers dérangeante.

Romain Gary est peut-être mort, mais pour Delphine Horvilleur, il devrait continuer de nous guider. Sa conviction est contagieuse. Elle en tire une mise en abîme brillante et vertigineuse. Une approche qui pourrait dérouter si elle n’était pas aussi habilement traitée. Une démarche qui bouscule en douceur le lecteur, pour peu qu’il se prête au jeu de cette réflexion puissante sur l’altérité.


Ajar

Il n’y a pas de Ajar de Delphine Horvilleur

Editions Grasset, Septembre 2022


Etiquettes2022appropriation culturelleDelphine HorvilleuressaiidentitéRomain Gary
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