(Har Mar Superstar dévoilant son strip-tease)
La programmation de la soirée de lancement de cette deuxième édition du Festival Indigènes organisée par Stereolux à Nantes faisait saliver : Funken, Paus, Le Feu, The Woodentops, Vundabar et Har Mar Superstar. Restait à voir ce que cela donnerait sur scène ! A l’entrée de La Fabrique, peu de festivaliers à 20h30. Serait-ce qu’Indigènes n’aurait pas encore trouvé son public ? Ou les Nantais démarrent-ils leur soirée plus tardivement ?
La soirée a débuté avec Funken. On s’attendait à une pop touchante comme dans son clip de « Forest » interprété en duo avec Piano Chat. Le résultat fut tout autre, trois adulescents nous ont fait une démonstration de hip hop sans prétention ou plutôt avec une seule : Nous amuser ! Des paroles totalement décalées, un jeu scénique ne se prenant pas au sérieux. Un bon moment de hip hop déjanté décalé plus proche de cet extrait live de 2012 que du clip présenté dans notre article précédent ICI :
La soirée s’est ensuite enchaînée, dans la salle MAXI, avec Paus, ce groupe de rock Portugais à la rythmique trépidante. Ce groupe transcenda immédiatement le public de son aura impulsive et combattante ! Des guitares hypnotiques menant un combat acerbe face à un duel de batteurs tribals se tenant face à face. La testorérone emplit la salle, l’Animal rugit, la transe est proche… peut être manquerait-il un peu de longévité à leurs morceaux pour l’atteindre vraiment ? Le combat reste beau et puissant !
Sur la scène de la salle MICRO, Le Feu se prépare. J’attendais beaucoup de la révélation pop nantaise. Ils nous dévoileront une prestation inégale où le seul moment de grâce qui justifie et symbolise leur nom ne sera présent qu’au dernier morceau où la puissance se dévoile enfin et où la communication avec le public se révèle. Une prestation donc un peu en demi-teinte et manquant de saveur.
L’enchaînement avec The Woodentops sur la salle MAXI est donc d’autant plus surprenante ! Le groupe né en 1983 renaît en direct avec leur leader, Rolo McGinty, aux allures arrogantes, provocant le public, la guitare à la main, cherchant la « fucking rock’n’roll attitude » de la salle. On comprend alors le coup de cœur de Morrissey pour leur titre « Plenty » en 1983 dans l’hebdomadaire Melody Marker. Les légendaires rockeurs sont vivants, l’âme du rock des années 80 est présente et enivre l’ensemble de la salle. On sent dans la salle un respect, une écoute religieuse, et des regards envoûtés par ce drapeau rouge légendaire de leur tournée Giant datant de 1986 accroché en fond de scène.
La Révélation de la soirée sera Vundabar, ce jeune groupe formé de trois américains à la moyenne d’âge de 18ans semble avoir tout compris à la scène et à la rock’n’roll attitude réclamée par Rolo Mc Ginty !
Ils ont su réaliser un album, Antics, à la musique brute, innocente mais incontestablement pertinente. Savant mélange de rock/punk anglais où le mix des Pixies et des Weezer est indéniable. Les larsens sont habilement placés. Là il n’est plus question d’âge ni de légende mais bien de talent ! Vundabar sera des groupes qui marqueront probablement l’histoire du rock car ils le revisitent déjà !
Le concert de Vundabar se termine et nous nous dirigeons vite vers la salle MAXI où Har Mar Superstar va faire son entrée. Il arrive, un puncho sur le dos, il ne lui faudra pas plus de 2 minutes pour enflammer la salle MAXI dans une ambiance déchaînée et acquise à son personnage décalé.
Le personnage de Sean Matthew Tillmann pourrait, pour certains, résonner comme une blague à cause de son physique et son look totalement « hors normes ». Mais cet homme est un génie de la scène funk rappelant les Stars de la Motown de l’époque tels qu’un Otis Redding, Michael Jackson et ses coups de rein à la Madonna ! Oui vous avez bien lu ! Cet Har Mar Superstar n’a pas choisi son patronyme par hasard, la star c’est LUI et il en joue formidablement bien ! Son strip-tease progressif et assumé est un des moments forts du concerts même si la rythmique endiablée et les coups de rein de Har Mar restent les plus savoureux ! Et puis vous savez quoi ? On se sent VIVANTS ! Et ça, ça n’a pas de prix !
* Jenni et Lilie Del Sol *
GREAT !