[dropcap]L[/dropcap]e dessinateur Aurel signe un superbe long métrage d’animation qui retrace l’histoire vraie de Josep Bartoli, dessinateur républicain qui vécut comme tant d’autres, lors de la chute de la République espagnole, l’exil en France et un parquage inhumain dans des camps d’internement avant de poursuivre sa route vers Mexico. Ils fuyaient Franco, pensaient trouver la liberté au pays des droits de l’homme et ils connurent l’enfermement et la maltraitance …
Josep Bartoli est un résistant, il résiste le crayon à la main dans un camp qui a perdu son âme entre maladie, misère, famine et matons maltraitants. Ses dessins illustrent bien le désarroi, l’inhumanité du camp, la maigreur des détenus, la faim, le froid et constituent un témoignage précieux contre l’oubli. Quoi de mieux que des dessins pour raconter l’exode d’un dessinateur ! Le trait d’Aurel est juste, fuyant, saisissant quand il le faut. Il nous plonge dans l’ambiance glaçante du camp et nous réchauffe à la faveur de solidarités manifestées. La superposition des dessins de Bartoli donnent encore plus de force au récit. Le dessin s’incarne, se fait oublier pour servir l’histoire puis revient dans sa toute puissance nous toucher au cœur. C’est beau, c’est émouvant, c’est instructif !
Merci Aurel d’avoir redonné vie à Josep Bartoli et d’avoir mis sur le devant de la scène ce pan d’histoire méconnue et dommage que ce satané virus ait privé votre joli film du festival de Cannes ! Emmenez vos ados, vos amis, vos oncles et tantes voir ce Josep qui mérite d’être connu et reconnu (d’autant que la Frida Kahlo du film vaut le détour !)
Aller j’ose, Aurel est hardi.