[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]D[/mks_dropcap]ès qu’une jeune Américaine pointe le bout de sa guitare et se lance dans une chanson folk mélancolique où réflexion personnelle s’entremêle avec l’état du monde, il est aisé de sortir la boîte à comparaison, citer les sempiternels même noms et de se dire que c’était mieux avant.
Pourtant, elles sont encore quelques unes à nous avoir encore mis une belle claque cette année, d’Haley Heyndericks à Lucy Dacus. C’est aussi aujourd’hui le cas avec Light, le troublant premier album de l’inconnue Juliana Daugherty, qui ne devrait pas le rester longtemps d’ailleurs !
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]es 10 magnifiques chansons que l’on trouve sur l’album sont en effet les toutes premières qu’elle a composées et enregistrées, ce qui n’aura cesse de nous surprendre tant l’album est maîtrisé dans le moindre détail, et ce, de bout en bout. Il faut dire que Juliana a une solide formation, sortant du conservatoire, encouragée par ses parents, eux-mêmes musiciens.
Pour l’aider dans cette aventure, la virginienne de Charlottesville peut également compter sur quelques amis dont Colin Killalea, collaborateur régulier d’Albert Hammond Jr.ou de Natalie Prass.
Si l’album est fortement influencé par les expériences personnelles de Juliana Daugherty, en particulier son combat contre la dépression, les événements de Charlottesville à l’été 2017, pourtant réputé pour sa douceur de vivre, ont vivement marqué l’enregistrement de l’album.
Après l’annonce de la décision de la mairie de dégager la statue du général sudiste Lee, l’extrême droite américaine s’excite et enclenche des manifestations qui déboucheront malheureusement sur le décès d’un contre-manifestant, percuté par le véhicule de l’un de ces monstres débiles.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]insi, si en effet, une douce lumière romantique enveloppe avec grâce les chansons de Lights, la tension reste permanente même sur les titres les plus calmes, comme si Juliana se devait de rester sur ses gardes face à un environnement hostile et hautement perturbant.
Player ouvre superbement l’album avec sa montée en puissance tout le long d’un morceau où une rythmique épurée met en lumière les capacités vocales de Juliana, confirmées par la suite par deux splendides ballades, Baby Teeth et Revelation.
Seule une discrète guitare acoustique vient discrètement l’accompagner, le musique s’offre ainsi nue et émouvante.
Tout le disque alternera ainsi folk songs lentes et dépouillées (Bliss, Easier) avec des moments plus intenses comme sur les morceaux de choix que sont Sweetheart ou Come For Me.
Juliana Daugherty dévoile un talent incroyable pour un premier album, limite terrifiant tant elle semble déjà tout maîtriser, et ce, dès son premier essai. La suite n’en sera que plus attendue.