[mks_dropcap style= »letter » size= »83″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]C[/mks_dropcap]omme le sentiment de donner rendez-vous à un ange déchu au fond du plus sombre des océans ou dans les couloirs glauques d’un métro désaffecté, c’est ainsi qu’on pourrait décrire la musique de Julianna Barwick.
Will, son tout nouvel album entrevoit la lumière au bout du tunnel et emmène la belle Julianna dans une toute nouvelle dimension.
[mks_dropcap style= »letter » size= »83″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]on précédent album, Nepenthe, avait déjà donné des signes que Julianna Barwick comptait élargir de sa voie éthérée sa palette musicale en s’appuyant sur quelques musiciens venus lui prêter mains fortes.
Elle franchit une nouvelle étape sur ce Will, on retrouve ainsi le canadien Thomas Arsenault alias Mas Ysa pour deux duos vocaux absolument magnifiques sur Same et Someways.
On notera la présence également du violoncelliste Maarten Vos ou de Jamie Ingalls, batteur croisé sur des groupes très loin de l’univers de la californienne puisqu’on l’a précédemment croisé avec Chairlift ou Beverly, entre autres.
L’album a été enregistré tout le long de l’année 2015, entre New York, la Caroline du Nord et le Portugal qui comme Grouper l’année dernière et son excellent Ruins, semble donner une nouvelle lumière à des artistes plus réputées pour leurs ambiances sombres et mystérieuses.
Autant en effet, Nepenthe et The Magic Place nous emmenaient sur les flancs d’une montagne aride plongée dans le brouillard, autant Will nous donne l’impression d’émerger d’un long sommeil, une pale lueur brillant au loin, comme si on sortait d’un rêve déjà presque oublié.
[mks_dropcap style= »letter » size= »83″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]D[/mks_dropcap]es morceaux comme le fabuleux Nebula ou See, Know qui clôture le disque sont même particulièrement entrainants, les plus immédiats de Julianna Barwick, plus dream pop qu’ambient, avec ses boucles enivrantes et cette voix angélique.
Je rassure les vieux fans, on n’en est pas encore à envahir les dance-floors, et de St. Apolonia à Big Hollow, on retrouve cette atmosphère planante et étrange qu’on lui connait si bien. Les majestueux Same ou Beached finissent de nous convaincre que la miss continue d’être touchée par la grâce, mariant toujours aussi parfaitement quelques notes de pianos à son électro ambient, faisant ainsi le pont entre Brian Eno et Slowdive, Philip Glass et Sigur Ros.
Julianna Barwick nous propose de partir confortablement installé sur son nuage, on aurait tort de refuser l’invitation.
Will est disponible depuis le 06 mai chez Dead Oceans.
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