[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L'[/mks_dropcap]étrange univers synthétique de Kaitlyn Aurelia Smith prend une nouvelle dimension avec la sortie de The Kid, son sixième album, étonnant voyage électronique et aquatique au fil de la vie, comme si les androïdes pouvaient vraiment nous ausculter de la naissance à la mort.
C’est grâce à son voisin, que Kaitlyn Aurelia Smith, née sur l’ile Orcas, aujourd’hui installée à Los Angeles, s’est mise à la musique ou du moins a rencontré la machine qui forge son univers musical, l’étrange Buchla 1000. Elle abandonne donc guitares et pianos et son groupe de folk Ever Isles pour se plonger dans cette drôle de machine, bientôt complétée par d’autres synthétizeurs tout aussi fascinants.
En 2012, parait son premier album intitulé Cows Will Eat The Weeds, déjà un premier symbole de cette alchimie nature folk-sons synthétiques qu’elle ne cessera de développer tout au long de ses disques qui sortent à vitesse grand V avant de connaître les premiers succès avec Euclid puis le magnifique Ears, tous disponibles sur son bandcamp.
On lui doit également de nombreux remix et collaborations avec des artistes aussi divers que Perfume Genius, Mark Pritchard, Suzanne Ciani ou encore Max Richter.
On pourrait décrire sommairement son univers entre le croisement d’Animal Collective période Centipede Hz et Laurie Anderson ou bien imaginer Julia Holter au service de Brian Eno ou Steve Reich.
L’écoute de The Kid s’entrechoque avec la sortie de Blade Runner 2049, mais dans un environnement bien plus bucolique, où la faune et la flore s’éveillent aux sons de synthétiseurs délicieusement humanisés. L’album distille ainsi une félicité quasi euphorisante et pour le moins très riche en émotions, comme la vie nous peut l’offrir.
Sur les quatre faces de l’album, Smith explore ainsi l’enfance, entre confusion et innocence, puis la prise de conscience de soi-même pour cheminer vers la vieillesse teintée de sagesse et de recul sur soi-même. Certes, on est à la limite du new-age mais l’inventivité et la richesse de The Kid portées par la voix aussi naturelle que triturée de Smith, embarque l’auditeur curieux dans un voyage méditatif et hypnotique.
C’est son album le plus immédiat, le plus accessible, sur lequel elle met enfin en avant sa voix et laisse les cordes de Stargaze prendre les rênes sur la dernière partie du disque jusqu’au somptueux To Feel Your Best.
I Am a Thought ouvre The Kid, comme un cœur qui bat, les premiers pas hésitants sur The Intention, mais le regard qui porte déjà loin jusqu’à embrasser le monde entier dans l’organique et orgasmique In The World.
L’exploration continuera ainsi sur d’autres moments de pur bonheur comme les magnifiques In The World Not Of The World ou encore To Follow And Lead.
Kaitlyn Aurelia Smith nous offre un très bel album, une vie faite se sons et de bruits ou l’artifice au service de la nature.
The Kid est disponible depuis le 06 octobre chez Western Vinyl / Differ-Ant
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