[dropcap]D[/dropcap]ans ce roman onirique, Tudor Ganea nous invite à voir autrement la Roumanie. Nous sommes à Constanta, au bord de la mer noire, proche du delta du Danube. Un jeune homme est découvert mort sur le toit d’une casemate dans un quartier populaire. Puis trois ouvriers disparaissent mystérieusement. Dans ce quartier de Constanta, les habitant-e.s sont pauvres. La plupart occupent leur temps à la pêche. Mais il se cache ici bien d’autres mystères que la lecture dévoile peu à peu sous forme d’enquête policière.
Vus de bas en haut les pêcheurs ressemblaient à des méduses dont les tentacules caressaient langoureusement l’eau dans l’attente de la proie. Les maquereaux ne tardèrent pas à apparaître. Les petites écailles de leurs corps fusiformes reflétaient la lumière du soleil en d’innombrables éclairs qui prirent d’assaut les franges jaunes fixées aux hameçons. Tudor Ganea
Tudor Ganea propose un premier roman avec une originalité forte. Le ton détaché nous laisse flotter dans un univers dont l’imaginaire est composé avec ce qui peuple ce coin de Roumanie. L’auteur lui-même passe ses vacances à Constanta et semble y être attaché. Nous sommes plus proche de l’Orient des Milles et une nuit que de l’Occident de Kafka. La récurrence du thème aquatique apporte une touche impressionniste et la lecture se fait en apnée en compagnie de figures surnaturelles qui flottent autour de nous. Tudor Ganea semble aussi très attaché au peuple des quartiers pauvres, à celles et ceux pour qui la débrouille est un art.
La femme qui a mangé les lèvres de mon père est un roman unique, qu’il serait dommage d’ignorer. La traductrice Florica Courriol nous permet de le découvrir en français. Le nouvel Attila propose également un bel objet avec la couverture dessinée par Tom de Pékin. Tout est réuni pour laisser s’épanouir notre imaginaire. La lecture de ce livre est un moyen de voyager dans une Roumanie inattendue. Elle donne aussi l’envie d’en découvrir plus sur ce pays et sur sa littérature bien vivante.
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La femme qui a mangé les lèvres de mon père de Tudor Ganea
traduit par Florica Courriol
Le nouvel Attila, octobre 2020
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Image bandeau : xsonicchaos / pixabay