[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e noir se fait lentement dans la charmante petite salle du Théâtre du Marais. Pas de scénographie tapageuse, juste une lumière chaude, câline, intimiste. Une simple chaise posée sur un tapis rouge attend l’arrivée de Lemmy Constantine. Nous serons bientôt embarqués dans un voyage empreint de nostalgie.
Ceux qui ne connaissent pas l’artiste ou le travail toute en finesse du metteur en scène Caroline Loeb, pouvaient s’attendre à un spectacle quelque peu ampoulé, la frime le disputant au glamour et à l’élégance caractéristiques de cette époque des grands crooners américains, de Frank Sinatra à Tony Bennett en passant par Paul Anka. Leur côté bling bling et un rien macho m’a toujours mis un peu mal à l’aise. Mais Lemmy fait montre de beaucoup de douceur et de cette intelligence consistant à ne retenir que le meilleur, l’essence, l’esprit pour évacuer la fatuité et le superflu.
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]insi cette rencontre entre l’interprète et de grands standards ou des titres plus méconnus ne cède-t-elle jamais au grandiloquent, bien au contraire. Les transitions vous invitent aux souvenirs intimes de Lemmy, fils du célèbre Eddy Constantine.
Quelques anecdotes, des moments tendres et drôles, pas un brin de cabotinage (il en est bien incapable) rien de plus pour se laisser couler dans sa voix suave, souple comme une liane, masculine mais pas trop, sur des accords de guitare teintés d’un zeste de jazz manouche. Django Reinhardt vient habiter ces chansons sans y mettre le souk. Les titres se transportent ailleurs, sur une toile pourtant familière qu’on aurait retouchée avec le doigté délicat d’un maître pointilliste.
De frêles effluves de lumière viennent embrasser le centre de la scène où trône notre hôte d’un soir. A croire que Lemmy convie le spectateur au coin du feu, lui laissant croire avec malice que ces chansons-là, il ne les chante que pour vous. Avec grâce et volupté, classe et délicatesse. Well done Mister Constantine.
Le pitch :
Django Reinhardt, Frank Sinatra, Lemmy Constantine, un voyage qui vibre à l’évocation des grandes icônes du cinéma : Ava Gardner, Yves Montand, et un certain … Eddie Constantine. De sa voix chaude de Crooner, séducteur, Lemmy nous livre une interprétation rare de ces standards qui reflète les racines, la culture et les amours d’un enfant de la balle, bohémien dans l’âme.
De Night and day à The lady is a tramp en passant par Old man river ou Come fly with me, accompagné de sa guitare un peu manouche, ce gentleman des temps modernes nous fait voyager à travers les plus belles chansons du patrimoine américain.
Lemmy rencontre Sinatra & Django
Spectacle musical de : Lemmy Constantine – Avec : Lemmy Constantine
Mise en scène : Caroline Loeb – Lumières : Anne Coudret
Au Théâtre du Marais, 37 rue Volta – 75003 PARIS
Tous les mardis jusqu’au 22 mars 2016