La fin d’année arrive à grand pas, le temps des bilans aussi et quelques sessions de rattrapage s’avèrent nécessaires, à commencer par le fantastique Mayday, troisième album de l’artiste canadienne Myriam Gendron.
Découverte en 2014 avec Not So Deep As A Well, dans lequel elle mettait en musique la poésie de Dorothy Carter, elle se fit connaître par le plus grand nombre, grâce à Ma Délire – Songs Of Love, Lost And Found, album incroyable de beauté, dont le succès fit abandonner à Gendron son poste de libraire et parcourir les scènes du monde entier.
Pour ces 10 nouvelles chansons, aussi bien chantées en français qu’en anglais, mélange de compositions originales et de traditionnels, Myriam Gendron s’est entourée de quelques artistes majeurs comme l’incontournable batteur Jim White, la guitariste Marisa Anderson ou bien le contrebassiste Cédric Dind-Lavoie.
Nous n’oublierons pas de citer Bill Nace qui vient nimber de sa guitare électrique d’une sombre et inquiétante atmosphère, le superbe Terres Brulées ou bien encore la saxophoniste Zoh Amba qui transporte dans une toute autre dimension, le morceau final Berceuse, quitte à empêcher le bébé de dormir !
La maternité est en effet au centre de l’album, comme les relations mère-fille, Myriam Gendron ayant donné naissance à une petite fille et perdu sa mère à laquelle rend un magnifique hommage en retravaillant La Belle Françoise (Pour Sylvie) e manière magistrale.
C’est là toute la magie de Mayday, ce mélange de tradition folk, à laquelle sa voix se prête parfaitement et de modernité, en particulier avec l’apport de ses collaborateurs comme Jim White sur Lully Lullay ou Marisa Anderson sur Long Way Home. Quand J’Etais Jeune et Belle ou Look Down That Lonesome Road nous plonge dans le passé, tout en se tournant vers l’avenir, entre crainte et espoir, amour et tristesse.
Mayday est un très beau disque, le fruit du travail d’une artiste hors du commun et ici magnifiquement accompagnée, confirmant le succès plus que mérité de Myriam Gendron.