
Sharon Van Etten & The Attachment Theory
Jagjaguwar/Modulor
07 février 2025
La chanteuse et autrice-compositrice Sharon Van Etten nous a habitués à tracer son propre chemin et à évoluer stylistiquement quittant peu à peu les atours folk de ses débuts, en 2009 avec Because I Love You jusqu’au chef d’œuvre Tramp.
D’Are We There à We’Ve Been Going About This All Wrong, son disque précédent paru en 2022, pop et rock prennent de plus en plus d’espace, avec l’ajout de sons synthétiques et d’une voix, exceptionnelle la voix, de plus en plus en avant, l’installant dans le gotha des artistes contemporains indispensables.
La revoilà avec une nouvelle orientation, en format groupe cette-fois ci sous le nom de Sharon Van Etten & the Attachment Theory et album superbement produit par l’incontournable Marta Salogni, qui pourrait être tout autant considéré comme son septième que le 1er d’un tout nouveau groupe;
La pochette l’affiche clairement, Sharon Van Etten joue ici à jeu égal avec ses partenaires réguliers de scène, la bassiste Devra Hoff, la claviériste Teeny Lieberson et le batteur Jorge Balbi. L’idée de ce projet est né de session dans le désert de Joshua Tree dans la Yucca Valley, donnant en particulier naissance à deux des meilleures chansons du disque, I Can’t Imagine (Why You Feel This Way) et Southern Life (What It Must Be Like), aux tonalités post-punk et new-wave aussi surprenantes qu’emballantes.
On rassure ses fans les plus anxieux devant tant de changement, Sharon Van Etten a toujours une voix à tomber par terre, elle semble même ici se lâcher encore plus tout en se coulant dans un collectif ultra efficace. Les deux premiers morceaux synthpop, Live Forever et Afterlife, la voient ainsi se glisser tout d’abord en douceur sur des synthés omniprésents avant de monter dans les hauteurs et nous donner notre dose de frissons habituelle !
Elle est particulièrement remarquable sur les splendides deux dernières chansons, Fading Beauty et I Want You There, aériennes et émouvantes comme des moments suspendus et célestes, après nous avoir embarqué sur la piste de danse version 70’s, entre Siouxsie et Talking Heads, avec Idiot Box ou Something Ain’t Right ou retrouvé une veine rock électrique sur le réjouissant Indio.
Sharon Van Etten & the Attachment Theory, parenthèse ou nouvelle orientation, l’avenir nous le dira, on essayera de se faire une idée définitive sur scène lors de son passage au Trianon, le 06 mars, à ne pas rater bien sûr, sur la foi de ce très bel album.
