Liz Green avec ses airs de cabaret années 30 joués par une folkeuse du sussex se fout résolument de la modernité. Dans Haul Away, son dernier album qui succède au très remarqué O Devotion, on ne sait plus très bien où ni quand se situer.
Mais pour peu qu’on accepte cette équilibre précaire, il se pourrait qu’on finisse par trouver un coin douillet dans la maison de Liz. Entamé par un Battle au banjo bucolique, Haul Away nous fait traverser une certaine idée d’un vingtième siècle musical où l’Angleterre aurait demandé son rattachement aux Etats-Unis et aurait arrêté le temps juste avant l’invention du rock’n’roll.
Pour autant le dernier album de la rousse anglaise ne sent pas la poussière. Parce qu’il y a dans l’interprétation de Liz une sincérité qui transcende les genres et les époques, un je ne sais quoi dans la voix qui donne envie de danser. De joie et de tristesse. Par moments Liz Green, c’est Tom Waits qui invite Sarah Vaughan dans une valse jazzy et émouvante délestée des inquiétudes quotidiennes. Dans ces moments- là, il faut dire, qu’on n’a plus très envie d’aller voir ailleurs.
Article signé par David Nathanson*
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