[mks_pullquote align= »left » width= »680″ size= »18″ bg_color= »#FEEBDA » txt_color= »#000000″]« Reims… Epernay… de ces profondeurs pétillantes que plus rien existe… »
Ce sont les derniers mots du Rigodon de Louis-Ferdinand Céline. Et même si l’écrivain détestait l’alcool qui rend lourd et transforme les hommes en « marteaux-pilons », c’est sur cette image champenoise qu’il a décidé de clore son œuvre.
Il faut dire que le champagne nourrit l’imaginaire de la planète entière depuis des siècles. Les vignes à l’infini font la particularité de la région, et il paraît qu’on peut faire payer les touristes des quatre coins du globe afin qu’ils s’adonnent au simple plaisir de couper quelques grappes sur place. Ici, les gens payent pour travailler !
Ce sont les vertus insoupçonnées du champagne et de la fascination qu’il exerce. Moi-même, sans être un touriste chinois et sans même croire, à l’instar de Céline, qu’« il finira tout saoul heureux, dans les caves, le fameux péril jaune », j’ai travaillé gratuitement dans une propriété viticole. Aussi cave qu’un touriste, et dans ma propre région !
Bon, j’avais huit ans et je m’amusais juste dans les vignes que possédaient les parents d’un camarade.
N’empêche que je coupais des grappes de raisin et que je les mettais dans des bacs en plastique, c’était une forme de travail au noir et d’exploitation infantile ! Et on s’étonne que le champagne rapporte autant…
Une autre amie, également fille de viticulteurs, m’avait dit que l’alcoolisme comptait beaucoup dans la vente des fameuses bouteilles. J’ai toujours eu du mal avec cette explication, je ne vois pas quel alcoolique pourrait combler son vice avec un prix au litre aussi dément. À moins de tricher avec du mousseux, comme quand on prépare la soupe champenoise, sympathique spécialité de la région. Personnellement, je ne consomme de champagne que pour les événements heureux et exceptionnels, qui par définition s’avèrent assez rares. Les rêveurs du monde entier doivent penser que chez nous, le champagne coule au robinet.
Non, comme le reste de l’humanité, on lui préfère la bière premier prix en toute occasion. N’en déplaise à Céline.
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Romain Ternaux est né en 1987. Il s’est enfermé plusieurs années chez lui pour écrire des romans. Il a publié Croisade apocalyptique chez DuB éditions et L’histoire du loser devenu gourou aux éditions Aux forges de Vulcain. Son troisième roman, Spartacus sortira en octobre 2017, toujours aux Aux Forges de Vulcain. Une quinzaine d’autres devrait suivre, si tout se passe bien.
Merci à lui de nous avoir offert ce texte.
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