Addict CultureAddict Culture
Font ResizerAa
  • Accueil
  • Musique
    • Le son du jour
    • Chroniques Musique
    • Nos Playlists
    • Interviews
    • Addict Report
  • Lire
    • Littérature Francophone
    • Littérature Etrangère
    • À l’est du nouveau
    • Littérature Jeunesse
    • Brèves de lecture
    • Lampes de poche
    • Rencontres
    • BD
    • Poésie
    • Documents
      • Biographies
    • Les prix littéraires
  • Jeux de Société
  • Podcasts
    • Mort à la poésie
    • Lectures à voix haute
  • Rétrorama
  • Écrans
  • La vie d’Addict-Culture
    • Newsletter
    • Contact
    • La Team
    • Soutenez Addict-Culture, faites un don !
    • Devenir rédacteur ?
    • Pourquoi Addict-Culture ?
Font ResizerAa
Addict CultureAddict Culture
Recherche
  • Musique
    • Le son du jour
    • Chroniques Musique
    • Nos Playlists
    • Addict Report
    • Interviews
    • Jour de reprise
  • Lire
    • Littérature Francophone
    • Littérature Etrangère
    • À l’est du nouveau
    • Littérature Jeunesse
    • Brèves de lecture
    • Une semaine en romans
    • BD
    • Documents
    • Rencontres
    • Les prix littéraires
    • Poésie
    • Revues
  • Écrans
    • Séries
    • Cinéma
    • Interviews
  • Podcasts
    • Mort à la poésie
    • Lectures à voix haute
  • Rétrorama
  • Scènes
    • Danse
    • Opéra
    • Théâtre
  • La vie d’Addict-Culture
  • Informations
    • Pourquoi Addict-Culture ?
    • La Team
    • Soutenez Addict-Culture, faites un don !
    • Contact
    • Devenir rédacteur ?
    • Newsletter
    • Politique de confidentialité – RGPD
Littérature Etrangère

Martin Amis, La zone d’intérêt : Que lire, après?

Velda
Par Velda
Publié le 12 octobre 2015
10 min de lecture

zone-d-interet

Martin Amis nous a habitués à des romans dérangeants. Ses premiers livres, Le dossier Rachel, paru en 1973 et Dead Babies, paru en  1975, brocardent allègrement, avec une pointe d’autobiographie, la vie des jeunes Londoniens de l’époque. Dans ses deux romans les plus connus, Money, Money sorti en 1984, et London Fields, paru en 1989 il construit son style très particulier, attaché au rythme, aux sonorités, à la rapidité. Pour lui, « le style n’est pas neutre. Il donne des orientations morales. »

Personnages volontairement caricaturaux (quoique…) embarqués dans des histoires aussi invraisemblables qu’absurdes, pitoyables ou cruelles, bourgeoisie et « élite intellectuelle » régulièrement mises à mal avec un humour à froid et un savoir-faire d’écrivain de plus en plus impressionnant : Amis devient très vite bien davantage que le fils de son père. Son père, Kingsley Amis, qui faisait partie du mouvement des « angry young men » côté anglais, et qui s’était fait une spécialité de la satire qui fait rire jaune, avec son inénarrable Lucky Jim paru en 1954 ! Martin Amis est aussi la cible préférée du monde littéraire anglo-saxon qui lui reproche pêle-mêle ses avances phénoménales, son amour pour l’argent, son installation aux Etats-Unis et un cynisme qu’il ne réserve pas à ses romans. Cohérent, en quelque sorte.

La zone d’intérêt a beau être une satire, il ne se lit pas le cœur léger. Dès les premières pages, on comprend qu’il va s’agir là d’une expérience comme on en connaît peu. Et au fur et à mesure qu’on avance, on se sent de moins en moins à l’aise, pratiquement coupable d’être en train de lire ces mots-là.

Toute la question étant de comprendre où Amis veut nous amener. Le roman se passe à Auschwitz -même si le nom n’est jamais mentionné dans le livre. Quatre personnages principaux : le Commandant Paul Doll, sa femme Hannah, l’officier Angelus Thomsen, Szmul, juif qui fait partie du Sonderkommando -le Commando spécial constitué de prisonniers chargés de participer à l’entreprise d’extermination. Paul Doll, fonctionnaire catapulté à la direction du camp de l’horreur. Brutal, alcoolique, cruel, pervers, cet homme-là prend fort à cœur la réussite de l’entreprise : l’unité de production de caoutchouc du camp est pour lui la clé de la victoire. La fin justifie les moyens, en quelque sorte. Angelus Thomsen, séducteur, ambitieux : c’est avec lui qu’on aborde le roman.

Et c’est avec lui qu’on va commencer à comprendre ; dès les premières pages, on est transporté dans l’hallucinante vie sociale du camp. Dès les premières pages, c’est à un coup de foudre incongru qu’on assiste entre Thomsen et Hannah Doll, décrite de façon pratiquement badine au moment où elle entre dans la Zone d’intérêt -le nom donné par les nazis aux camps d’extermination. Le Club des Officiers, lieu improbable de libertinage et de détente en plein cœur de l’enfer, où Thomsen tombe raide amoureux de Hannah Doll, grande, vigoureuse, élégante, la bouche généreuse, n’est que le début de la description impitoyable et terrifiante de la vie dans les camps. D’un côté, on meurt, on souffre, on torture, on extermine. A quelques dizaines de mètres, on boit, on fume, on baise -ou pas-, on festoie. Et on est perturbé aussi, par les nuisances que produisent les activités toutes proches. Les sons, les odeurs, les fumées, la circulation des convois, les cris des torturés et des bourreaux. Et puis la boue, l’innommable boue. Même le ciel s’en mêle.

« (…) des nuages bas et lourds, la pluie sans trêve, un brouillard pénétrant et l’on marchait constamment dans la vase brun violacé d’une latrine infinie. »
« Le ciel gris était en train de virer de l’huître au maquereau. »
« Nous marchions dans la boue glacée mais le ciel était bleu et parcouru d’immenses nuages ivoires qui faisaient jouer leurs muscles. »

AMIS

Interrogé, Amis parle de satire et de vaudeville. Il ne s’expliquera pas, il ne nous aidera pas à nous justifier : à nous de faire le chemin avec lui, ou pas.

Côté romance, c’est celle qui naît entre Hannah Doll et Angelus Thomsen qui va servir de fil rouge à cet aspect-là de l’histoire. Que fait la sublime Hannah avec ce monstre de Paul Doll ? Voilà une intrigue de plus qui va nous distraire momentanément de notre gêne, une intrigue amoureuse qui, qu’on se rassure, va s’inscrire dans l’histoire du IIIe Reich. Le temps qu’on s’accoutume au discours de l’horreur, à l’humour incroyablement gonflé de ce théâtre de l’absurde que l’auteur organise, diabolique, Amis glisse, insensiblement, vers l’interrogation silencieusement horrifiée, l’histoire dont il suit scrupuleusement la chronologie, et vers la morale, béante, qui n’arrive pas à trouver sa place dans ce chaos. A partir du moment où les « colons » des territoires de l’Est sont conscients de ce qui les attend, « nous ne jouissons plus de l’avantage d’être inconcevables. De l’atout décisif qui consiste à dépasser l’entendement« , constate Paul Doll.

Paul Doll, où Martin Amis a déversé toute la folie du nazisme, sombre dans des délires par lesquels il s’efforce de rationaliser l’irrationnel. Il assiste à un ballet en compagnie de l’élite du camp, et connaît soudain une sorte de transe illuminatoire : il imagine que tous les spectateurs sont gazés, puis immolés. Et se rend compte que l’odeur qui se dégage du brasier embaume…

« Comme les Aryens embaumaient ! Si je les faisais fondre au milieu des flammes et des fumées, les os, en brûlant (j’en étais convaincu) garderaient toute la fraîcheur de l’arôme aryen ! (…) A l’instant où ils passent de l’état de nature à l’éternité, les enfants des Teutons ne pourrissent et n’empestent pas.« 

Délire ? Certes. A peine plus que celui du Führer, « La théorie de la glace atomique », fumeuse doctrine élaborée à partir de 1912 par l’ingénieur Hans Horbiger, et que s’approprièrent bon nombre de nazis. A force d’extrapolations, ils en déduisirent que l’origine des Aryens était distincte, et plus pure bien sûr, de celle des autres humains. Cette théorie était censée convaincre le monde du bien-fondé de la solution finale… Alors Paul Doll, complètement fou ? Certes, mais guère plus que sa hiérarchie.

Au terme de La zone d’intérêt, on se rend compte que Martin Amis ne nous a pas laissé une seconde de répit. Si Amis le romancier et son style étincelant auquel la traduction de Bernard Turle rend parfaitement hommage, son sens de la construction particulièrement spectaculaire ici, ont su une fois de plus nous subjuguer, Amis le moraliste et l’éveilleur de conscience a accompli sa tâche souterraine. En lisant, on a bien sûr appris, on s’est interrogé, on a voulu entendre et comprendre ces mots en allemand, délibérément non traduits, on s’est pris la tête dans les mains, on a peut-être souffert, et tout à coup, miracle de la littérature, on y a vu (un peu) plus clair, à travers rires et larmes.

Hannah Arendt et Primo Levi étaient déjà passés par là, Lubitsch et Chaplin aussi. Martin Amis les a lus et vus, eux et bien d’autres. Alors que nous donne-t-il avec La zone d’intérêt ? La vision de l’artiste, de l’écrivain, du poète, la conscience de l’homme moderne anglo-saxon, qui, avec 70 ans de recul, après s’être passionné pour la question pendant des années, en pleine souffrance, essaie de dire l’indicible, de nous garder en éveil, de nous avertir. Ceux qui disent que Amis a probablement écrit là son meilleur roman ont raison. Ceux qui affirment qu’il a fait preuve d’un courage exceptionnel aussi. Enfin, une fois la dernière page tournée, on se pose deux questions : que va-t-on pouvoir lire après ? Et Martin Amis, que va-t-il pouvoir écrire ?

Retrouvez Martin Amis en interview avec Augustin Trapenard sur France Inter :

Martin Amis, La zone d’intérêt, Calmann-Lévy, traduit de l’anglais par Bernard Turle, Août 2015.

EtiquettesCalmann-LévyLa zone d'intérêtlittérature anglaise et écossaiselittérature étrangèreMartin AmisVelda
Partager cet article
Facebook Pinterest Whatsapp Whatsapp Email Copier le lien Imprimer
Un commentaire Un commentaire
  • Ping : La zone d’intérêt | Ma collection de livres

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Le son du jour

maruja
Maruja – Saoirse
Beachboy
Par Beachboy
13 décembre 2025

Annonce

La playlist du moment

playlist automne
Playlist de l’automne 2025 #03
Lilie Del Sol
Par Lilie Del Sol
28 novembre 2025

Suivez-nous sur les réseaux sociaux

facebook
Facebook
youtube
Youtube
instagram
Instagram
spotify
Spotify
deezer
Deezer

Mort à la Poésie - Le podcast

Épisode 119 : Marie HL
Barz
Par Barz
18 janvier 2025

Addict-Culture a besoin de vous !

Avez-vous lu ?

playlist automne
Playlist de l’automne 2025 #01
Nos Playlists
Liz Hogg
Liz Hogg, la belle découverte !
Brèves de Platine
Danny Brown - Starbust
Danny Brown – Starbust
Le son du jour
Dry Cleaning
Dry Cleaning – Hit My Head All Day
Le son du jour

Étiquettes

2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2023 2024 2025 Actes sud Actu actualité album album 2015 article automne automne2023 automne2024 automne2025 automne 2025 bandcamp bande dessinée Barz Diskiant BD beachboy chronique chroniqueur cinema concert critique culture David Bowie deezer del Differ-ant dominique a electro facebook festival Fire Records folk gallimard hiver interview lectures à voix haute le parisien libraire librairie lilie liliedelsol littérature livre livres Modulor music musique Nantes new music nouveautés musique nouvel album novembre novembre 2025 octobre octobre 2025 paris pias playlist podcast poem poetry pop poème Poésie presse printemps printemps2024 printemps2025 rentree rentrée 2023 rentrée2024 rentrée 2024 rentrée 2025 rentrée2025 rentrée Littéraire rock roman septembre2025 septembre 2025 single sol spotify spring2024 spring2025 summer summer2025 Tout un poème twitter youtube

Placement de publicité

Vous souhaitez placer un espace publicitaire sur notre site ? Cliquez ici.

Sur le même thème

Dans les oreilles exactementLittérature Etrangère

Souffle de Tiago Rodrigues

27 avril 2020
Toni Morrison
Littérature Etrangère

Récitatif, l’unique nouvelle choc de Toni Morrison, quand la littérature se fait expérience

12 octobre 2022
Littérature Etrangère

La leçon de Gabriel Josipovici

25 septembre 2014
grand silence
Littérature Etrangère

« Le Grand Silence », Jennifer Haigh regarde la face sombre des hommes

28 mai 2019

Informations

  • Pourquoi Addict-Culture ?
  • Soutenez Addict-Culture !
  • La Team
  • Devenir rédacteur
  • Contact
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité – RGPD

Placement de publicité

Vous souhaitez placer un espace publicitaire sur notre site ? Cliquez ici.

Instagram

❤️ BAM ❤️: Puisque les "oscars" de la BD sont en p ❤️ BAM ❤️: Puisque les "oscars" de la BD sont en panne pour cette année voici ma meilleure BD de l'année, "Detroit Roma", un incroyable et magnifique album signé Elene Usdin et Boni qui va vous en mettre plein les yeux !!
👉 @elene_usdin_drawing @boni.idol @editionssarbacane .

#detroitroma #eleneusdin #boniidol #sarbacane #manga #bookstagram #bd #bandedessinee #book #bdstagram

📎https://addict-culture.com/bd-detroit-roma-elene-usdin-boni-sarbacane-2025/
🎧 Le son du jour 🎧 : Maruja - Saoirse 👉 @marujaoff 🎧 Le son du jour 🎧 : Maruja - Saoirse
👉 @marujaofficial @mfnofficial @boogiedrugstore
.
.
#maruja #saoirse #music #musicaddict  #musiclovers  #igmusic #newmusic #instamusic

📎 https://addict-culture.com/maruja-saoirse/
💜 BAM 💜 : Un splendide nouvel EP 3 titres "Réparer 💜 BAM 💜 : Un splendide nouvel EP 3 titres "Réparer Le monde" nous rappelle au bon souvenir de l'excellent 'Poèmes Pulvérisés', l'indispensable 3ème album de Léonie Pernet !

👉 @leoniepernet @crybabyyeah @infinemusic
.
.
#leoniepernet #poemespulverises #infinemusic  #musique #music #musicaddict  #musiclovers #igmusic #newmusic #instamusic

📎 https://addict-culture.com/leonie-pernet-poemes-pulverises-2025/
✨ 📚✨RENCONTRE LITTÉRAIRE ✨📚✨: Lors du festival Qua ✨ 📚✨RENCONTRE LITTÉRAIRE ✨📚✨: Lors du festival Quai des Bulles à Saint-Malo, nous avons eu le plaisir d'échanger avec Jordi Lafebre, au sujet de son dernier album, "Je suis un ange perdu". Disponible et passionnant, le Barcelonais n'a éludé aucun sujet.
👉 @jordi_lafebre @dargaud @quaidesbulles.bd @cesco_addict
.
.
#jordilafebre #jesuisunangeperdu #dargaud  #manga #bookstagram #bd #bandedessinee #book #bdstagram

📎 https://addict-culture.com/jordi-lafebre-je-suis-un-ange-perdu-dargaud-2025/
Rob Reiner 1947 - 2025 💔 #robreiner #riprobreiner Rob Reiner 1947 - 2025 💔

#robreiner #riprobreiner
🎧 Le son du jour 🎧 : Kæry Ann - Hero and Leander 👉 🎧 Le son du jour 🎧 : Kæry Ann - Hero and Leander
👉 @kaery.ann  @dsubsound_records
.
.
#kaeryann #heroandleander #subsoundrecords #sondujour #music #musicaddict #musiclovers #igmusic #newmusic #instamusic

📎https://addict-culture.com/kaery-ann-hero-and-leander/
❤️ BAM ❤️: Le trio australien The Necks continue s ❤️ BAM ❤️: Le trio australien The Necks continue son périple musical loin des frontières habituelles avec "Disquiet", sommet du jazz avant-garde de plus de 3 heures, à écouter chez Northern Spy Records !
👉 @the.necks @northernspyrecs @clandestine_pr
.
.
#thenecks #disquiet #northernspyrecords #music #musicaddict #musiclovers  #igmusic #newmusic #instamusic

📎https://addict-culture.com/the-necks-disquiet-northern-spy-records-2025/
🎲✨ BAM 🎲✨ : Vous pensiez que rien ne détrônerait S 🎲✨ BAM 🎲✨ : Vous pensiez que rien ne détrônerait Speed Bac dans la catégorie des jeux d'ambiance et de lettres ? Essayez Momo, et vous serez rapidement convaincus du contraire, mais votre cerveau risque de ne pas s’en remettre.
👉 @atmgamingde 

 #momo #atmgaming  #jeuxdesociete #boardgames #games #play #jeux 

📎 https://addict-culture.com/jeu-momo-jeu-de-mots-atm-gaming/
💜BAM💜: Vous pensiez connaître Mathieu Bablet depui 💜BAM💜: Vous pensiez connaître Mathieu Bablet depuis Carbone & Silicium et Shangri-La ? Avec Silent Jenny, il concocte une merveille de science-fiction d’anticipation qui s’impose comme l’un de ses livres les plus ambitieux et assurément le plus bouleversant.
👉 @mathieubablet  @ruedesevresbd 

.
#silentjenny #mathieubablet #ruedesevres #ruedesevresbd #BD #bandedessinée #manga #bd #bandedessinee #book #bookstagram #bdstagram 

📎https://addict-culture.com/bd-silent-jenny-mathieu-bablet-rue-de-sevres-label-619-202/
Suivez-nous sur Instagram

Facebook

Tous droits réservés -Mentions légales et Politique de confidentialité. - Addict-Culture 2023

Ne ratez plus nos publications !
Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir toutes les infos d'Addict-Culture !
loader

musique
litterature
tout addict

J'accepte la politique de confidentialité*
Environ 1 publication par mois. pas de spam, désinscription à tout moment
Welcome Back!

Sign in to your account

Username or Email Address
Password

Lost your password?