[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e rock indépendant des années 90, entre grunge et noise pop, ne cesse d’influencer tout un tas de nouveaux groupes actuels, bien difficiles pour eux de se différencier, Menace Beach, originaire de Leeds, lui, réussit son coup avec son deuxième album Lemon Memory et évite avec efficacité le pastiche pour un disque drôlement bien troussé.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e groupe existe depuis 2012, sort en 2015 Ratworld un premier album où on croise déjà d’illustres influences telles que Superchunk, Yo La Tengo ou encore les Pixies.
Menace Beach c’est 5 musiciens, dont Ryan Needham et Liza Violet qui se partagent le micro à tour de rôles et de chansons, Needham fut en son temps le leader des géniaux mais météoriques Komakino, les quelques possesseurs de leur unique single Say Something, savent de quoi je parle.
On notera aussi la présence aux guitares de Matthew Johnson alias MJ, le leader d’Hookworms, cet autre excellent combo de Leeds. D’ailleurs, tant qu’à citer la ville où explosa Eric Cantona, de l’autre côté de la Manche, on précisera également que certains membres du groupe furent croisés ailleurs parmi divers combos de cette riante cité du Yorkshire comme Pulled Apart By Horses ou Sky Larkin.
Lemon Memory creuse le sillon de Ratworld, mais gagne en puissance grâce à la présence plus marquée de Liza Violet. Guitares tranchantes, orgues discrets, batterie métronomique, on est bien là dans l’univers noise pop même si sur les sombres et reptiliens Can’t Get A Haircut ou Darlatoid, Menace Beach flirte avec le stoner, on frôle même le krautrock sur l’excellent Suck It Out.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]C[/mks_dropcap]omme je l’ai dit en introduction, Lemon Memory regarde allégrement dans le retro et ne brille pas par une originalité époustouflante mais livre un disque d’excellente facture s’appuyant sur la dualité des voix et sur une capacité à envoyer du bois sans noyer son propos sous une avalanche de décibels, à l’instar d’un Ty Segall quand il arrête de faire le mariole.
Maybe We’ll Drown en est la parfaite illustration, la rythmique un poil bourrine se casse les dents sur la voix lumineuse de Liza, alors que les guitares cradingues de Sentimental vous balancent un uppercut dans les dents, histoire de prendre leur revanche. Lemon Memory se clôture sur Heaxbreaker II, long morceau shoegaze, histoire de penser nos plaies.
Menace Beach réussit son coup avec un deuxième album bien plus consistant que Ratworld et s’installe dans le premier peloton d’internationale Noise Pop.
Lemon Memory est disponible chez Memphis Industries depuis le 20 janvier.