Et de 2 pour Metz ! Non, je vous rassure, je ne lance pas une nouvelle chronique sportive chez Addict Culture pour me moquer de la future descente en ligue 2 de nos amis messins, non, pas du tout, parce que j’y connais que dalle en football (je supporte le Stade Malherbe de Caen, c’est pour dire comme je suis un spécialiste du ballon rond !) et que le Metz en question a plus tendance à arracher tout sur son passage tel un Gengis Khan des temps modernes que de fouler gentiment les vertes pelouses.
Metz est un groupe canadien, un trio plus exactement originaire d’Ottawa et résidant dorénavant à Toronto qui sort son 2ème album chez Sub Pop début mai.
30 minutes, 10 titres, II n’est pas un disque mais une bombe incendiaire, un uppercut asséné à coups de marteaux. La déflagration est encore plus puissante que sur leur premier jet, là, les membres de Metz se font encore plus radicaux et jusqu’au-boutistes alors qu’on pouvait les imaginer se rendre plus accessibles, les 2 ans de tournées après leur premier disque ayant déjà permis au groupe de se faire une déjà très belle base de fans partout dans le monde.
Un trio noise rock chez Sub Pop, forcément ça vous rappelle quelque chose et en effet les comparaisons avec Nirvana sont évidentes dès l’intro d’Acetate. Les guitares y sont toutes aussi abrasives et dissonantes et la rythmique aussi implacable que sur Bleach ou sur les meilleurs albums de Jesus Lizard, autre modèle évident.
Sur Spit You Out, la bien nommée ou la bombe punk Nervous System (on dirait un inédit de Black Flag), Alex Edkins crache sa rage et ses cordes vocales comme Kurt Cobain.
Ses 2 compères Chris Slorach à la basse et le batteur Hayden Menzies (un monstre, ce bonhomme, époustouflant même sur certains morceaux comme Landfill ou Kicking A Can Of Worms) assurent comme des chefs et bastonnent leurs instruments respectifs comme des fous furieux mais pas n’importe comment.
En effet, malgré tout ce bruit et cette fureur, Metz n’oublie pas la mélodie qui permet de nous arracher les tripes avec doigté et élégance (IOU ou The Swimmer) et prendre de la hauteur par rapport au tout venant garage punk.
Leur premier album était déjà solide, mais là, Metz explose tout, c’est plus fort, plus sombre, c’est nos Messins en Ligue des Champions. Je vous conseille l’écoute de l’album à très, très fort volume, c’est impressionnant et ça vous débarrassera une bonne fois pour toutes de vos voisins. Et histoire de vous achever définitivement les oreilles, ne les manquez pas lorsqu’ils passeront sur scène près de chez vous (on devrait les voir par chez nous fin juin), ces nouvelles chansons devraient y prendre toute leur ampleur.
Metz II est donc à déguster avec délicatesse chez Sub Pop depuis le 05 mai. On doit pouvoir également le trouver dans toutes les bonnes armureries, rayon armes lourdes.