Le nouveau « roman » d’Élise Fontenaille, dont on avait adoré Diane l’ensauvagée, vient de paraître toujours aux éditions Rouergue, dans la collection doado.
C’est une belle et éprouvante lecture. Essentielle peut être en ces temps de plus en plus troubles. L’histoire de deux résistants et de leur groupe, la façon dont il se sont rebellés contre l’occupant peut ou doit faire écho à la politique actuelle.
On se souvient du film L’armée du crime de Robert Guédigian, sorti en 2009. Lire Élise Fontenaille nous donne envie de le revoir. Elle nous raconte donc le destin de ces deux amoureux qui sacrifient tout, jusqu’à sa vie pour Missak, afin de libérer la France.
Placée en exergue, cette citation de Missak : « Vous avez hérité de la nationalité française… Nous, nous l’avons méritée ! » qui résonne fort, très fort au moment où la loi immigration a fini par passer.
En lisant Missak et Mélinée, j’ai pensé, beaucoup, à Matin brun de Frank Pavloff, ce tout petit livre, sorte de manuel mythique de résistance ou de non résistance selon comment on le lit.
Au delà de toutes ces considérations politiques, on peut aussi lire Une histoire de l’affiche rouge comme une œuvre littéraire grâce à la langue de l’autrice. Sobre parfois, poétique et poignante souvent.
« Dans leur petite chambre au huitième étage sans ascenseur, sous le ciel de Paris, ils sont heureux.
Leurs amis, leurs camarades, viennent de partout.
D’Arménie bien sûr, et aussi d’Espagne, d’Italie, de Pologne, de Hongrie, de Roumanie, de Russie, de Serbie…
Comme eux, apatrides souvent, amoureux de la France, toujours.»
─ Élise Fontenaille, Missak et Mélinée
L’émotion brute est palpable et nous envahit aussi. Du début à la fin.
Missak et Mélinée – Une histoire de l’affiche rouge d’Élise Fontenaille
Éditions du Rouergue, Juin 2023
merci ! ( elise f