[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]C[/mks_dropcap]ette soirée a été une première depuis longtemps, comme l’écriture de ce report-photo d’ailleurs. J’ai perdu les réflexes d’une soirée de concert, tant je m’étais éloigné des salles pour des raisons aussi variées que le mauvais alignement des planètes, ou une programmation qui ne me convenait guère ces derniers mois, dans les lieux que je côtoyais habituellement.
Mais ma curiosité et mon intérêt pour les productions canadiennes (francophones et anglophones) étant ce qu’ils sont, quand j’ai vu que le Krakatoa proposait un concert de Peter Peter, je me suis risqué à y aller, pour l’écouter, le photographier, et aussi l’interviewer (à lire sur Addict-Culture également). Ayant en tête de préparer l’interview, j’ai écouté quelques titres du monsieur. Cela a fait écho à un coin de ma mémoire, puisque j’avais déjà entendu certains de ses titres, Tergiverse, Carrousel ou encore Une Version Améliorée de la Tristesse (tous trois issus de l’album éponyme de ce dernier). Ces chansons ont d’ailleurs été jouées durant la soirée, étant des marqueurs forts de Peter Peter pour le public venu l’écouter. Mais nous y reviendrons plus tard.
J’arrivai donc dans la salle, remplie à un peu moins de la moitié de sa jauge maximale. Je n’en ai guère été étonné. Il est difficile actuellement de remplir les lieux de manière respectable, entendez par là qui permet à ces lieux de vivre décemment, autrement qu’avec le concours d’artistes connus (mais pas obligatoirement reconnus par la presse spécialisée), ou des têtes d’affiches dont l’aura dépasse notre Hexagone (et le cachet qui dépasse la moyenne). j’étais un peu anxieux. Inquiet de la qualité du spectacle qui allait nous être proposé et inquiet de l’immensité du vide derrière les crash barrières. À croire que je préfère la bousculade avec mes potes au moment de choisir les bons angles de vue lors de la prise de photos.
Inquiet, mais impatient tout de même. L’interview avec Peter Peter (faite juste avant le début de la soirée) s’étant bien déroulée, j’avais un peu hâte de découvrir sur scène ce qu’il m’avait décrit durant l’interview, cette sombre lumière qui se dégage de Noir Éden, son dernier opus en date. Impatient aussi d’écouter NAVARRE sur la première partie (et non en première partie, les sets des deux groupes étant d’à-peu-près de même durée).
NAVARRE est le projet de l’ancien chanteur de Deportivo, Jérôme Coudanne. Les morceaux du groupe ont jalonné les ondes pendant la première décennie des années 2000. Leur rock légèrement FM, totalement survolté, aux textes parfois très bien sentis, a eu son attrait et son écoute. Surtout leurs deux premiers albums, Parmi eux et Deportivo, sortis respectivement en 2004 et 2007.
Je m’attendais à un son de la même teneur. Ce fut une erreur de ma part.
Eurotrash Summer, premier album en date de NAVARRE, nous propose un électro-rock sans réelle puissance orgasmique, sans réelle signature musicale. Quand on se risque dans ce domaine, où beaucoup de groupes s’engouffrent depuis quelques temps à mon grand dam (combien de groupes, passés à la moulinette de la production pour leur album, perdent la saveur qui pourléchaient mes oreilles à l’écoute de l’EP originel), il faut avoir la petite étincelle supplémentaire ; quid d’un instrument ubuesque, quid d’une démarche artistique originale, quid d’une voix singulière, quid d’une sonorité marquée. Bref, quelque chose qui ferait le sel du groupe et qui donnerait envie de passer au-delà de l’habituel écueil d’un énième groupe rock teinté (sur-teinté) de tartines électro. Cela n’a pas été mon cas.
Je reconnais cependant toute l’énergie déployée par Jérôme Coudanne, digne des grandes heures de son précédent combo (il ne veut plus en entendre parler, preuve en est à la demande du public de reprendre un de ses titres, il a répondu prestement en des termes moins élogieux que je ne saurais les écrire, qu’il n’en ferait rien. Sûrement le lui a-t-on trop demandé durant cette tournée). Je reconnais également que deux ou trois titres se prêtaient à se mouvoir, Comment fait-on ?, Décadence, et le titre éponyme de l’album Eurotrash Summer. Mais l’ensemble du set ne m’a pas inspiré l’envie d’une réécoute ni de suer en concert. Au final, les bières ne se sont pas ouvertes aujourd’hui.
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Un peu frustré, j’attendais donc la suite. Peter Peter.
Le public, plutôt féminin et jeune, à la vue du premier rang, était déjà acquis à sa cause. Cela aura eu le mérite de mettre de l’ambiance, au cas où le set ne m’aurait également pas convenu. Je parlais tout à l’heure d’atmosphère, du rôle à donner à son empreinte musicale pour se départir de la masse électronique du moment. Bien Réel, titre qui ouvre l’album et le set, remplit cette fonction. Le but n’est pas obligatoirement de rentrer dans la réalité racontée par Peter Peter, mais plus aisément dans ses rêveries… ou l’inverse. Peu importe de quel côté nous sommes, d’ailleurs lui-même le sait-il, il faut accepter le lâcher prise physique et mental. Surgit alors des mots, des impressions, des mirages, des sensations, un rythme qui nous invite à la contemplation éveillée, à la déambulation fantasmée.
Peter Peter est proche de son public, il cherche souvent son regard, son assentiment, son ressenti sur ce qu’il propose. Il s’en explique dans l’interview. Mais revenons aux morceaux. Nosferatu est un titre assez dansant, pulsatile, tandis que Loving Game, l’autre morceau clippé après Noir Éden et Bien Réel, se veut plus langoureux et tactile. On pourrait regretter une certaine légèreté du propos. Je pense que, derrière ses bits électro, tantôt très eighties tantôt plus modernes, se cachent des perles métaphoriques.
Il faut dire que j’adore les métaphores, le mélange, la contre-indication lexicale, le trouble des mots. Cela rajoute à la valeur significative projetée sur cet album, cette volonté de ne pas trop savoir où aller et pourtant chercher à s’y engouffrer, ou à s’en enfuir, à ouvrir les yeux ou au contraire à les fermer. Bref, une certaine vision du désordre psychique qui relate bien l’état d’esprit de l’auteur de Little Shangri-la, Venus et Pâle Cristal Bleu.
Il n’est encore une fois histoire que de ressenti. Ces nappes électro m’ont bien happé, et malgré la mise en retrait de la batterie et des guitares, le tout fut cohérent. Ce n’était pas gagné, je préfère des groupes un peu plus physique et électrique.
Et cependant, j’ai aimé ; la soirée s’est bien terminée, le public était ravi, Peter Peter semblait avoir pleinement vécu sa reprise de tournée avec ses comparses. Le tout était pour moi de me réveiller de cette torpeur avant de reprendre le volant et de retourner dans ma tanière.
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