[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= » » txt_color= »#808080″]A[/mks_dropcap]près être sorti l’automne dernier outre-Quiévrain, Waves, le nouvel album de Pale Grey, débarque enfin en France en ce début mars.
Présentons d’abord le groupe. Pale Grey, c’est une bande de quatre liégeois avec à sa tête Gilles Dewalque et Maxime Lhussier, multi-instrumentistes et bidouilleurs de sons invétérés. La formation tire son nom de la brume qui entourait régulièrement son premier local de répétition dans les Fagnes en Belgique.
Après un premier EP sorti en 2011, Put Some Colors, composé sous l’influence évidente de The Notwist, mais encore pétri de maladresse adolescente, Pale Grey s’étoffe, mûrit, affine son son et sort un premier album en 2013 intitulé Best Friends, bien mieux calibré que son premier essai.

Waves, le nouvel opus du groupe, a été enfanté dans la douleur des ruptures sentimentales respectives de Gilles Dewalque et Maxime Lhussier. Pour se consoler, les deux garçons décident de louer un appartement ensemble. Cette colocation donnera naissance à un véritable laboratoire d’expérimentations musicales ainsi qu’au futur disque. Le titre de l’album fait d’ailleurs allusion au processus de création de l’album, les fichiers que les membres du groupe se sont échangés pour composer Waves.
On fonctionne de manière très collaborative, donc des « vagues » successives d’apports de chacun des musiciens sur des idées qui sont nées chacun de notre côté.
Mais ça fait aussi référence un peu à toutes les vagues – pour le dire de manière romantique – de la vie, qui sont aussi les sujets abordés dans les morceaux, qui sont autant de « vagues » de témoignages de gens qui nous entourent, de proches, ou de gens qui nous ont inspirés, qui ont vécu des choses, qui sont des fois des épreuves, et en même temps des choses positives, explique Gilles Dewalque.
Ces accidents de la vie et cette créativité collaborative se retrouvent sur les compositions du disque :
On aime les contrastes naturels qui naissent d’une erreur de manipulation. Ces imperfections insufflent de la vie, de l’humain, à des chansons pensées à l’aide des machines.
Comme une vague irrésolue, l’album joue avec brio la carte de l’éclectisme et oscille sans jamais choisir entre folk, pop, électro et même hip-hop, Serengeti (Anticon, Sisyphus) participant d’ailleurs au titre Late Night. Même si Pale Grey garde le cap sur la pop atmosphérique, le groupe ose désormais naviguer dans des eaux encore peu explorées, en intégrant notamment des samples issus du hip-hop, de la soul ou du funk :
On s’appuie sur un patrimoine pour créer quelque chose de nouveau. Avec internet, la musique est ultra accessible et moins fragmentée qu’autrefois. À présent, les gens s’intéressent à tous les styles sans compartimenter leurs écoutes.
Nous avons essayé de transposer ce comportement dans nos chansons. En décloisonnant autant que possible notre univers, en intégrant du neuf et de l’ancien, en combinant mélodies pop et hip-hop.
L’ensemble des titres fusionne cependant dans une alchimie harmonieuse et plaisante à l’écoute. On est embarqué par l’ambiance onirique de l’album, à l’image du titre rêveur d’ouverture, Billy, qui nous évoque les rivages pas si lointains de formations comme Alt-J ou Son Lux, voire même le Brooklyn de The National sur Hunter, comparaison dont les sus-cités n’auraient pas à rougir.
À défaut de totalement nous submerger, Waves est un disque qui nous fait flotter avec délice et rien que pour cela, il mérite une écoute attentive.
Waves de Pale Grey
Sortie le 9 mars chez Deaf Rock / JauneOrange
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Pale Grey sera en concert le 14 mars au Mans (avec Girls in Hawaii à l’Oasis), le 15 mars à Perpignan (avec Girls in Hawaii à l’El Mediator), le 16 mars à Biarritz (avec Girls in Hawaii à l’Atabal), le 18 mars à Louvain-La-Neuve (au festival Rock System) et le 6 avril à Engis (au CC Engis).