[dropcap]L[/dropcap]es Éditions Métailié continuent d’explorer le continent sud américain avec un nouveau venu au catalogue : Eduardo Fernando Varela et son roman Patagonie route 203.
Pour une première œuvre, l’auteur fait preuve d’une belle maîtrise. Comme l’indique le titre, il s’agit d’un road movie dans lequel le personnage principal, Parker, sorte de misanthrope ultime, parcourt les routes sans but ni raison et finit par trouver une motivation autre que sa vie d’errance.
La route, oui, les paysages, le vent, omniprésents à travers des descriptions épiques de cette nature sauvage à travers laquelle roule Parker.
Pendant la journée il roulait lentement, à une allure régulière, sur les routes dont l’état empirait à chaque kilomètre et qui pouvaient s’interrompre abruptement, l’obligeant à faire demi-tour et à modifier l’itinéraire. Il traversait des plateaux et des dépressions, des chaînes de basses collines qui paraissaient caresser l’échine de cet étrange animal allongé sur la terre qu’était la Patagonie. Les nuits tombaient avec un poids insolite, dissolvant les longues ombres du crépuscule, mais Parker avait du mal à trouve le sommeil, affecté par un vertige qui filait dans ses veines, alors il se guidait avec les étoiles en ayant l’impression de suivre des lignes mystérieuses et d’être lui aussi un point de plus dans le firmament.
Dans son périple, il croise de drôles de personnages allant du journaliste chassant des nazis imaginaires réfugiés en Argentine, à des fêtes foraines brinquebalantes et en quasi faillite, des policiers parfois intransigeants, d’autres fois plutôt arrangeants, ou encore des garagistes tenant des conversations bizarres, des pompistes perdus au milieu de nulle part mais sans essence. Tout cela donne une impression étrange mais l’auteur nous avait prévenu assez rapidement au détour d’une réflexion :
Il y eut un long silence où tous les deux se regardèrent avec un mélange de curiosité et de condescendance. Parker comprit qu’il devait suivre la logique du bonhomme s’il voulait tirer la chose au clair.
Manière de s’adresser aux lecteurs, de les maintenir en haleine et curieux !
Une histoire d’amour finira par débouler dans le roman, Parker séduisant sa belle comme en la volant. Ils partent alors sur les routes, mais le mari abandonné ne l’entend pas de cette oreille. Lui aussi prend la route.
Eduardo Fernando Varela nous offre alors des pages étonnantes, entre montagnes et lac salé, Bruno se perd et nous emmène dans un onirisme magnifique et mortel à la fois.
Patagonie route 203 se donne au final comme un premier roman surprenant. Entre road movie, fuite amoureuse, poursuite et conversations lunaires, on y entre comme dans un rêve qui se poursuit jusqu’à la dernière ligne.
[divider style= »dashed » top= »20″ bottom= »20″]
[one_half]
Patagonie route 203 d’Eduardo Fernando Varela
traduit par François Gaudry
Éditions Métailié, août 2020
[mks_button size= »small » title= »Site web » style= »squared » url= »https://editions-metailie.com/ » target= »_blank » bg_color= »#f5d100″ txt_color= »#FFFFFF » icon= »fas fa-globe » icon_type= »fa » nofollow= »0″] [mks_button size= »small » title= »Facebook » style= »squared » url= »https://www.facebook.com/Metailie/ » target= »_blank » bg_color= »#3b5998″ txt_color= »#FFFFFF » icon= »fab fa-facebook » icon_type= »fa » nofollow= »0″] [mks_button size= »small » title= »Instagram » style= »squared » url= »https://www.instagram.com/editionsmetailie/ » target= »_blank » bg_color= »#9B0063″ txt_color= »#FFFFFF » icon= »fab fa-instagram » icon_type= »fa » nofollow= »0″] [mks_button size= »small » title= »Twitter » style= »squared » url= »https://twitter.com/metailie » target= »_blank » bg_color= »#00acee » txt_color= »#FFFFFF » icon= »fab fa-twitter » icon_type= »fa » nofollow= »0″]
[/one_half][one_half_last]
[/one_half_last]
[divider style= »dashed » top= »20″ bottom= »20″]
Image bandeau : Photo by Jeremy Bishop on Unsplash